lundi 9 février 2015

Le trouble du spectre de l’autisme

On entend parler de l’autisme et des troubles envahissants du développement. L’American Psychiatric Association définit le trouble du spectre de l’autisme (TSA) comme un déficit persistant dans la communication et l’interaction des différents contextes ainsi que par des comportements, intérêts ou activités restreints ou répétitifs. Il peut s’agir en autre d’un discours ou de mouvements répétitifs ou stéréotypés, d’une adhérence inflexible aux règles, de comportements ritualisés ou une résistance aux changements.

Le trouble du spectre de l’autisme inclut l’autisme, le syndrome d’Asperger et les troubles envahissants du développement non spécifiés. Il est de plus en plus préoccupant de savoir qu’au Canada un garçon sur 54 et une fille sur 252 est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. Le TSA est cinq fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles (Center for Disease Control, 2012).

Cette croissance fulgurante est attribuable à quatre facteurs : un certain nombre de TSA aujourd’hui aurait reçu un diagnostic différent auparavant, l’omission diagnostique : c’est-à-dire que les enfants qui n’auraient reçu aucun diagnostic reçoivent aujourd’hui un diagnostic de TSA, l’élargissement des critères diagnostiques et la réelle hausse des cas.1 Ce dernier facteur est inquiétant! En ce moment, les causes précises de l’autisme demeurent peu connues. Toutefois, si les facteurs environnementaux restent à être validés, plusieurs études étiologiques prouvent une base génétique prédominante au TSA2.

Comme le mentionne «Autisme Speaks», toute intervention précoce (i.e. dans les cinq premières années de vie lorsque la plasticité cérébrale est importante) pourrait significativement améliorer le fonctionnement de la plupart des enfants atteints (Autism Speaks, 2012; Nachshen et al. 2008). Dans cet ordre d’idée, l’approche naturopathique étant multifactorielle, les points suivants seront considérés.

Troubles gastro-intestinaux

Outre les symptômes touchant le système nerveux, les troubles gastro-intestinaux, sont très présents chez les gens atteints de TSA, soit jusqu’à 85% des cas (Autism Speaks, 2012). L’intestin est le plus grand organe et est impliqué dans de multiples fonctions. Il est constitué du microbiote, anciennement appelé flore intestinale. Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes qui se trouvent dans le tractus digestif humain (c'est-à-dire le microbiome intestinal). Il ne s'agit pas uniquement de bactéries intestinales, mais celles de tout le système gastro-intestinal (estomac, selles, etc.). Ce microbiote constitue le plus grand réservoir du microbiome de l'organisme humain. Il est essentiel à l’assimilation des nutriments, participe à la régulation de certains neurotransmetteurs, à la régularisation de l’immunité, à la fermentation des fibres alimentaires et à la production de certaines vitamines du groupe B. C’est pourquoi une flore intestinale saine est une des priorités pour le soin de ceux-ci. De plus en plus de recherche parlent de l’intestin comme étant le deuxième cerveau humain.

Une dysbiose, c’est‐à-dire un changement dans la composition ou la stabilité des populations bactériennes de l’intestin peut être due à des intolérances alimentaires, une prolifération de levures ou de bactéries pathogènes, la prise d’antibiotiques, une intoxication aux métaux lourds etc... L’utilisation quotidienne d’un mélange de probiotiques avec diverses souches de bactéries amies : lactobacilles, streptococcus et bifidobactéries permet de réensemencer cette flore si précieuse et peut diminuer les symptômes. Du côté alimentaire, le tempeh, la boisson « kombucha », la choucroute, le miso et le kéfir sont les meilleurs choix d’aliments puisqu’ils renferment de grandes quantité de bonnes bactéries.

Métaux lourds

Une hypothèse est que, chez l'autiste, la capacité naturelle de détoxication de l'organisme face aux métaux lourds serait réduite suite à un polymorphisme génétique. Il pourrait y avoir une relation causale (directe ou indirecte) entre l’exposition du cerveau aux métaux lourds et certains symptômes de l'autisme. Ces métaux sont apportés (éventuellement in utero) par la nourriture, l'eau, les amalgames dentaires, certains médicaments, vaccins ou l'air inhalé. La toxicité des métaux pour le cerveau pourrait expliquer, en partie du moins, la réponse cérébrale diminuée à la perception de la voix, observée chez l'autiste.3 Ces métaux s’accumulent dans les tissus, perturbant leurs développements, principalement au niveau du système nerveux et notamment du cerveau. Les enfants présentant un taux plus élevé de métaux lourds au niveau capillaire (i.e. test de cheveux) seront ceux qui, plus tard, réussiront le mieux les tests de coordination et le test de Boston évaluant les capacités cognitives. Il est normal de retrouver du mercure dans les cheveux des sujets non malades car ceux-ci éliminent le mercure présent provenant de l’environnement, l’eau, les résidus des amalgames de la mère, etc….

Problèmes métaboliques

Le glutathion est l’antioxydant intracellulaire le plus important. Le glutathion joue un rôle important au plan de la détoxication des métaux lourds et de certains polluants, ainsi que dans la régulation des lymphocytes T, dans l’intégrité de l’épithélium intestinal et dans la fonction mitochondriale. La synthèse du glutathion nécessite un acide aminé appelé cystéine. En outre, les personnes atteintes de TSA, ont des taux de cystéine moins élevés d’environ 29%. De plus, les enfants autistes, sont plus à risques d’éprouver des problèmes en ce qui a trait au transport des folates réduits (vitamine B9) et de la méthylcobalamine (vitamine B12), alors que celle-ci joue un rôle essentiel dans la reméthylation de l'homocystéine en méthionine (James, 2006). Cette action métabolique est très importante pour une détoxication hépatique saine, la prévention des troubles cardio-vasculaires, mais aussi pour éviter les dommages oxydatifs.

Il est essentiel que nous puissions utiliser la science actuelle afin d’aider les nombreuses familles touchées par l’autisme. Il est également très important de pouvoir travailler en se fondant sur un paradigme qui tienne compte de cette réalité. Plusieurs autres facteurs seront aussi à considérer tels que la régulation des neurotransmetteurs, l’équilibre des acides gras, des vitamines et minéraux ainsi que la fonction mitochondriale et les fonctions métaboliques. Cette approche permet de changer le paradigme voulant que l’on ne puisse rien faire pour traiter efficacement les troubles du TSA, et par le fait même d’améliorer la qualité de vie de ces enfants et de leurs familles.

Parlez-en avec votre naturopathe, ! Au plaisir !

Marie-Michèle Breton, naturopathe

www.manaturopathe.ca

Membre de l’association des naturopathes agréés du Québec

Cette chronique ne sert aucunement à établir un diagnostic et ne remplace pas une intervention médicale de première intention.

 

www.InfoNaturel.ca, le 2 février 2015 – Le trouble du spectre de l’autisme

Marie-Michèle Breton, naturopathe| Consultez mon profil pour plus d'information.

Références:

1 http://www.er.uqam.ca/nobel/tsa/Publications/TSA_EC/Chapitre1.pdf

2 Miles, J. H. (2011). Autism spectrum disorders—a genetics review. Genetics in Medicine, 13(4), 278-294.

3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ories_de_l'autisme_et_des_troubles_envahissants_du_d%C3%A9veloppement

Vérités sur les maladies émergentes, Françoise Cambayrac, Édition Mosaïque-Santé, 2011

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