mercredi 25 novembre 2015

Pourquoi les douleurs perdurent?

Lorsqu’une articulation est bloquée, que ce soit par une raideur musculaire ou une dysfonction articulaire, le corps humain va systématiquement compenser ailleurs pour pouvoir fonctionner de façon optimale. Cependant, c’est là où le corps compense que nous verrons apparaître des signes d’usure, de dégénérescence, d’arthrose, d’inflammation, de douleur, de tendinite, … Si l’on ne traite que l’endroit où se situent les douleurs, la condition demeurera toujours fragile et les récidives seront fréquentes. C’est triste à dire mais c’est notre réalité puisque la majorité des professionnels de la santé traitent de cette façon car, malgré toute leur bonne volonté, c’est la formation que l’on reçoit en faculté de médecine. Nous apprenons à traiter les symptômes, de différentes façons : certains utilisent des médicaments, d’autres des ultrasons, des interférentiels, de la glace, des tens, … Cela est une des raisons pour laquelle il y a tant de douleurs qui se chronicisent et qui coûtent une fortune aux agents payeurs. Pour être efficace à long terme, nous devons absolument traiter la cause de la douleur et celle-ci est rarement à l’endroit où se situent les symptômes. L’étape la plus importante dans le traitement de vos douleurs devient donc l’évaluation. En effet, le plus important est de détecter les blocages et les points de ralentissement dans le corps pour pouvoir ensuite, les corriger par des exercices appropriés. C’est encore une fois l’étape la plus négligée par les différents professionnels car la majorité désire traiter les symptômes immédiatement. Par exemple, quelqu’un qui a un blocage au niveau de la cheville va compenser au niveau du genou, de la hanche ou du dos et va développer des douleurs plus hauts. L’autre qui est bloqué au niveau thorax ou de la colonne dorsale va compenser à la région cervicale et développer de l’arthrose. De la même façon que quelqu’un qui a un blocage au niveau de la hanche va compenser à la région lombaire et se faire des entorses lombaires à répétitions. Il faut donc systématiquement passer en revue toutes les articulations du corps et s’assurer que chacune d’entre elles aient une mobilité complète. Cette méthode est malheureusement plus longue à faire mais c’est la seule façon d’obtenir un résultat durable dans le temps. Les ostéopathes fonctionnent habituellement de cette façon avec une approche beaucoup plus globale et c’est ce qui explique le succès que plusieurs obtiennent auprès des douleurs chroniques. Par contre, cette méthode demande une participation active de la part du patient car même si la majorité des gens attendent toujours la pilule miracle, la guérison de la douleur chronique ne s’obtient jamais sans l’application d’exercices spécifiques sur une base quotidienne. Désolé pour ceux et celles qui ne veulent pas faire d’efforts, mais sachez que les professionnels ne font pas de miracle, même les plus compétents !

lundi 9 février 2015

Le trouble du spectre de l’autisme

On entend parler de l’autisme et des troubles envahissants du développement. L’American Psychiatric Association définit le trouble du spectre de l’autisme (TSA) comme un déficit persistant dans la communication et l’interaction des différents contextes ainsi que par des comportements, intérêts ou activités restreints ou répétitifs. Il peut s’agir en autre d’un discours ou de mouvements répétitifs ou stéréotypés, d’une adhérence inflexible aux règles, de comportements ritualisés ou une résistance aux changements.

Le trouble du spectre de l’autisme inclut l’autisme, le syndrome d’Asperger et les troubles envahissants du développement non spécifiés. Il est de plus en plus préoccupant de savoir qu’au Canada un garçon sur 54 et une fille sur 252 est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. Le TSA est cinq fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles (Center for Disease Control, 2012).

Cette croissance fulgurante est attribuable à quatre facteurs : un certain nombre de TSA aujourd’hui aurait reçu un diagnostic différent auparavant, l’omission diagnostique : c’est-à-dire que les enfants qui n’auraient reçu aucun diagnostic reçoivent aujourd’hui un diagnostic de TSA, l’élargissement des critères diagnostiques et la réelle hausse des cas.1 Ce dernier facteur est inquiétant! En ce moment, les causes précises de l’autisme demeurent peu connues. Toutefois, si les facteurs environnementaux restent à être validés, plusieurs études étiologiques prouvent une base génétique prédominante au TSA2.

Comme le mentionne «Autisme Speaks», toute intervention précoce (i.e. dans les cinq premières années de vie lorsque la plasticité cérébrale est importante) pourrait significativement améliorer le fonctionnement de la plupart des enfants atteints (Autism Speaks, 2012; Nachshen et al. 2008). Dans cet ordre d’idée, l’approche naturopathique étant multifactorielle, les points suivants seront considérés.

Troubles gastro-intestinaux

Outre les symptômes touchant le système nerveux, les troubles gastro-intestinaux, sont très présents chez les gens atteints de TSA, soit jusqu’à 85% des cas (Autism Speaks, 2012). L’intestin est le plus grand organe et est impliqué dans de multiples fonctions. Il est constitué du microbiote, anciennement appelé flore intestinale. Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes qui se trouvent dans le tractus digestif humain (c'est-à-dire le microbiome intestinal). Il ne s'agit pas uniquement de bactéries intestinales, mais celles de tout le système gastro-intestinal (estomac, selles, etc.). Ce microbiote constitue le plus grand réservoir du microbiome de l'organisme humain. Il est essentiel à l’assimilation des nutriments, participe à la régulation de certains neurotransmetteurs, à la régularisation de l’immunité, à la fermentation des fibres alimentaires et à la production de certaines vitamines du groupe B. C’est pourquoi une flore intestinale saine est une des priorités pour le soin de ceux-ci. De plus en plus de recherche parlent de l’intestin comme étant le deuxième cerveau humain.

Une dysbiose, c’est‐à-dire un changement dans la composition ou la stabilité des populations bactériennes de l’intestin peut être due à des intolérances alimentaires, une prolifération de levures ou de bactéries pathogènes, la prise d’antibiotiques, une intoxication aux métaux lourds etc... L’utilisation quotidienne d’un mélange de probiotiques avec diverses souches de bactéries amies : lactobacilles, streptococcus et bifidobactéries permet de réensemencer cette flore si précieuse et peut diminuer les symptômes. Du côté alimentaire, le tempeh, la boisson « kombucha », la choucroute, le miso et le kéfir sont les meilleurs choix d’aliments puisqu’ils renferment de grandes quantité de bonnes bactéries.

Métaux lourds

Une hypothèse est que, chez l'autiste, la capacité naturelle de détoxication de l'organisme face aux métaux lourds serait réduite suite à un polymorphisme génétique. Il pourrait y avoir une relation causale (directe ou indirecte) entre l’exposition du cerveau aux métaux lourds et certains symptômes de l'autisme. Ces métaux sont apportés (éventuellement in utero) par la nourriture, l'eau, les amalgames dentaires, certains médicaments, vaccins ou l'air inhalé. La toxicité des métaux pour le cerveau pourrait expliquer, en partie du moins, la réponse cérébrale diminuée à la perception de la voix, observée chez l'autiste.3 Ces métaux s’accumulent dans les tissus, perturbant leurs développements, principalement au niveau du système nerveux et notamment du cerveau. Les enfants présentant un taux plus élevé de métaux lourds au niveau capillaire (i.e. test de cheveux) seront ceux qui, plus tard, réussiront le mieux les tests de coordination et le test de Boston évaluant les capacités cognitives. Il est normal de retrouver du mercure dans les cheveux des sujets non malades car ceux-ci éliminent le mercure présent provenant de l’environnement, l’eau, les résidus des amalgames de la mère, etc….

Problèmes métaboliques

Le glutathion est l’antioxydant intracellulaire le plus important. Le glutathion joue un rôle important au plan de la détoxication des métaux lourds et de certains polluants, ainsi que dans la régulation des lymphocytes T, dans l’intégrité de l’épithélium intestinal et dans la fonction mitochondriale. La synthèse du glutathion nécessite un acide aminé appelé cystéine. En outre, les personnes atteintes de TSA, ont des taux de cystéine moins élevés d’environ 29%. De plus, les enfants autistes, sont plus à risques d’éprouver des problèmes en ce qui a trait au transport des folates réduits (vitamine B9) et de la méthylcobalamine (vitamine B12), alors que celle-ci joue un rôle essentiel dans la reméthylation de l'homocystéine en méthionine (James, 2006). Cette action métabolique est très importante pour une détoxication hépatique saine, la prévention des troubles cardio-vasculaires, mais aussi pour éviter les dommages oxydatifs.

Il est essentiel que nous puissions utiliser la science actuelle afin d’aider les nombreuses familles touchées par l’autisme. Il est également très important de pouvoir travailler en se fondant sur un paradigme qui tienne compte de cette réalité. Plusieurs autres facteurs seront aussi à considérer tels que la régulation des neurotransmetteurs, l’équilibre des acides gras, des vitamines et minéraux ainsi que la fonction mitochondriale et les fonctions métaboliques. Cette approche permet de changer le paradigme voulant que l’on ne puisse rien faire pour traiter efficacement les troubles du TSA, et par le fait même d’améliorer la qualité de vie de ces enfants et de leurs familles.

Parlez-en avec votre naturopathe, ! Au plaisir !

Marie-Michèle Breton, naturopathe

www.manaturopathe.ca

Membre de l’association des naturopathes agréés du Québec

Cette chronique ne sert aucunement à établir un diagnostic et ne remplace pas une intervention médicale de première intention.

 

www.InfoNaturel.ca, le 2 février 2015 – Le trouble du spectre de l’autisme

Marie-Michèle Breton, naturopathe| Consultez mon profil pour plus d'information.

Références:

1 http://www.er.uqam.ca/nobel/tsa/Publications/TSA_EC/Chapitre1.pdf

2 Miles, J. H. (2011). Autism spectrum disorders—a genetics review. Genetics in Medicine, 13(4), 278-294.

3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ories_de_l'autisme_et_des_troubles_envahissants_du_d%C3%A9veloppement

Vérités sur les maladies émergentes, Françoise Cambayrac, Édition Mosaïque-Santé, 2011

jeudi 22 janvier 2015

Le deuil , un changement non désiré

Par: Géraldyne Prevot Gigant, Psy - Auteur Le deuil

 

"Rien ne console parce que rien ne remplace"

Pierre Assouline, Le Portrait  - 2007

 

Le deuil est une étape que nous traversons tous au moins une fois dans notre vie. C’est une étape difficile et douloureuse. Pourtant c’est aussi une étape initiatique : nous en sortons toujours grandit et plus mature. Les deuils font partie de l’existence et contribuent à nous structurer.  Le deuil ne concerne pas uniquement le décès d’un proche. On peut se sentir endeuillé suite à une rupture amoureuse ou à la perte d’un travail. Nous faisons constamment des deuils ; il s’agit là de « deuils-évènements ».

Les étapes du Deuil

Les personnes en deuil, expriment toutes ressentir comme une amputation ou un déchirement. Etre endeuillé, est comme perdre une partie de soi. Cette douleur sera ressentie quelle que soit la nature du lien : conflictuel ou non. Plus la relation a été forte, plus la douleur est intense. Et il n’y a pas de deuil sans souffrance. Nous réagissons tous différemment au deuil suivant notre personnalité cependant le processus se déroule par étape.

 

Les travaux d'Elisabeth Kübler-Ross[1] distinguent cinq étapes :

1 Le choc et le déni

2 La colère avec ou sans culpabilité

3 Le marchandage (plus présent chez les malades que les endeuillés)

4 La dépression

5 L’acceptation

Il y a cependant des variantes suivant les auteurs et nous pourrions résumer ainsi :

1 La sidération et le déni

2 La colère et la culpabilité

3 La tristesse ou dépression réactionnelle

4 L’accomplissement du deuil

La sidération et le déni

« C'est une véritable stupeur psychomotrice avec perte de tonus. Le système nerveux devient incapable de subir l'invasion. Cela se produit lors d'un événement brutal lorsque l'énergie libérée par les corticosurrénales ne trouve pas la voie de sortie : fuite ou attaque. Le sujet se fige brusquement, incapable du moindre mouvement. » Le temps se fige et la réalité semble loin. Comme dans un rêve, la personne sidérée se sent hors du temps. Le choc est trop fort, la personne ne peut pas croire ce qui vient de se passer. Cette première étape commence dès l’annonce du décès. La personne est choquée. Cette phase est présente chez tous les endeuillés. La sidération peut entrainer ensuite un déni de la mort du proche. La sidération est un court circuit face aux émotions trop fortes : comme une sorte de barrage permettant à l’information (et toute la charge émotionnelle) de circuler au compte goutte.

Plus la sidération est forte, plus le déni est puissant.

Le déni n’est pas forcément présent dans tous les deuils. En tout cas il est infime, jusqu’où ne sommes nous pas dans le déni sans le savoir. Le déni est le refus de reconnaître la réalité d’une situation traumatisante. On exprimera le déni avec, par exemple, une exclamation comme « Mais ce n’est pas vrai ! ». C’est ce qui peut se produire lorsque notre voiture tombe subitement en panne au pire moment : pendant quelques minutes, nous faisons tout pour la faire redémarrer puis, enfin, nous acceptons la réalité. Ceci, bien que très banal, représente un petit deuil évènementiel ; et on pourra remarquer comme, pendant quelques minutes, le déni s’est manifesté.  Les rêves et les cauchemars font partie du processus de deuil. L’endeuillé va rêver du défunt au temps de son vivant : un dialogue devient possible. Le rêveur va enfin pouvoir dire ce qui n’a jamais été dit, son amour, ses regrets, sa culpabilité, son attachement.

Cependant cette étape peut aussi révéler le déni de l’endeuillé : le souhait qu’il y ait erreur, que le mort ne soit pas mort, qu’il reviendra, qu’il est juste parti en voyage. Le rêveur tente ainsi de nier la réalité. Puis l’endeuillé recherche la personne disparue. Il croit la sentir au réveil, dans ce demi-sommeil trompeur, pour ensuite constater le vide. Il croit la voir dans la rue, l’entendre dans la pièce à côté. Vient ensuite la peur de ne plus se souvenir de sa voix, de son visage, de son rire et de son parfum. Peur que les souvenirs ne s’évaporent comme un mirage. Peur de ne plus pouvoir se raccrocher à quoi que se soit. Alors l’endeuillé garde les objets, les photos, les lettres et les foulards : sur les foulards il y a un parfum, son parfum.  L’endeuillé a soudain perdu l’être auquel il était attaché.

Matha, ce jour là, profitait de sa journée de RTT pour enfin s’occuper d’elle, prendre du repos. Son médecin lui avait conseillé de prendre soin d’elle car ces derniers temps avaient été difficiles pour elle. Son mari était hospitalisé depuis plusieurs semaines souffrant d’un cancer en phase terminale. Le téléphone sonna, Martha décrocha et appris le décès de son mari. Sans aucune émotion, elle raccrocha et reprit sa vaisselle comme si rien ne s’était passée. Elle rangea, nettoya puis se coucha. Le lendemain elle se leva comme tous les matins et partit travailler. Au bureau, elle ne parla pas de la perte de son mari et elle rentra le soir comme tous les soirs. Puis sa sœur, Françoise, lui téléphona ; Martha l’écouta toujours silencieuse. Sa sœur parla du décès. Martha n’exprima aucune émotion. Rien. Ce n’est que lorsque Françoise, inquiète, lui rendit visite que Martha s’effondrât.

Pendant tous ces jours, Martha était sous le choc et dans le déni. La visite de sa sœur puis les funérailles réveillèrent Martha de sa torpeur. C’est alors qu’elle sortit les photos de la boite jaunie et qu’elle garda auprès d’elle un mouchoir brodé, une chevalière et une montre. Ces quelques objets la rapprochaient de son mari. Elle resta longtemps seule afin de pouvoir replonger dans ses souvenirs. Ainsi elle se sentait un peu plus près de lui. Il paraissait moins loin.

Martha finit par s’habituer au vide : « j’ai appris à vivre avec l’absence ». Elle mit longtemps à se remettre de la mort de son mari. Elle fut bien entourée et c’est ce qui lui permit de franchir l’étape de la sidération et du déni. Si pour des raisons contextuelles, le travail de deuil ne peut se déclencher. L’endeuillé va alors refouler au fond de lui-même la mauvaise nouvelle, il se trouvera bloqué dans le déni et ne pourra traverser son deuil. Le chagrin apparaitra bien plus tard, telle une déferlante, lors d’un autre décès ou d’une séparation.

La colère et la culpabilité

C’est l’étape majeure du processus de deuil : elle indique que l’endeuillé avance dans son processus. L’individu va tenter de repousser au dehors de lui la réalité afin qu’elle ne le touche pas.

La colère est le signe que la vie est plus forte que l’attrait de la mort. C’est une véritable pulsion qui se manifeste en nous afin de nous maintenir en vie. Dans ce cadre la colère est une étape essentielle au deuil. Néanmoins elle ne doit pas se retourner contre l’endeuillé, elle doit être exprimée.

Claude est en colère. Son meilleur ami s’est tué dans un accident de voiture. Claude est en colère contre Marc pour sa conduite dangereuse depuis toujours. Il est en colère contre ce chauffard qui a commis l’imprudence qui a couté la vie à son ami. Il est colère contre la vie qui lui a retiré son ami et en colère aussi contre cette société qui ne protège pas assez. Claude ne décolère pas depuis plusieurs mois. Il refuse de prendre sa voiture et maudit les « inconscients qui conduisent en état d’ivresse ».

Il est en colère car il se sent abandonné par Marc. Ils n’ont pas eu le temps de se parler et Marc n’a pu lui dire au revoir. Ils devaient aller faire la fête quelques jours plus tôt. Claude, à présent, sort tout seul.

Il est triste, culpabilise et cela indique qu’il franchit les autres étapes du deuil.

Les mois s’écouleront et Claude sera un peu moins en colère jusqu’au jour où la douleur aura disparu.

Plutôt que « colère » on pourrait dire « révolte » car l’endeuillé se révolte plutôt fasse à l’inacceptable. Il lutte car il ne veut admettre l’inadmissible. Il ne veut pas renoncer, pas céder.

C’est aussi à cette étape que la culpabilité apparaît. C’est en fait une alternance entre colère et culpabilité ; ces deux états vont rythmer cette phase du deuil.

La culpabilité apparaît lorsque l’endeuillé n’a pu tout dire et notamment « Je t’aime » ou bien lorsqu’il n’a pu être présent au moment de la mort du proche. Ce sentiment qui ronge peut subsister dans le cœur pendant des années.

L’histoire qui liait les deux êtres peut accentuer la culpabilité de celui qui reste.

La personne qui reste peut culpabiliser d’avoir été soulagée au moment de l’annonce du décès d’une personne malade et souffrante.

La tristesse ou dépression réactionnelle

Ce sentiment va accompagner le deuil jusqu’au bout. Sorte de phase dépressive, la tristesse sera plus intense certains jours plus que d’autres. Un entourage soutenant et présent pourra apaiser un peu la douleur.

Cette dépression est consécutive à la réalisation que l’évènement est bien arrivé. Le proche est mort et ne reviendra pas. On ne lutte plus tout à fait, on se soumet à la dure réalité.

Cependant l’acceptation n’apparaît pas encore et l’inacceptation est bien le sentiment présent pendant cette phase dépressive.

L’endeuillé n’accepte toujours pas l’évènement. Il comprend que le défunt est mort mais c’est intolérable.

Durant cette phase l’endeuillé va peu à peu dire adieu.

Pour cela, il devra dépasser son sentiment de loyauté envers le défunt. Il devra accepter de se tourner vers l’avenir et continuer à vivre.

Il apprendra à oser vivre cette vie future sans avoir le sentiment d’abandonner le défunt. La fidélité ou plutôt le sentiment de loyauté entraîne une culpabilité à l’idée « d’abandonner » le défunt. C’est comme une pensée magique retenant le mort : « c’est comme si elle m’accompagnait : si je pense à elle, je lui reste fidèle et elle est toujours là près de moi ».

Plusieurs années après le décès de sa femme, André rencontre Anna. Une relation harmonieuse s’établit fondée sur l’amour et le respect. Cependant André refuse de se remarier : il se sent toujours lié à sa défunte épouse. Se marier avec Anna serait trahir sa femme.

André devra lentement faire le deuil de sa femme et accepter de la « laisser partir ». Il devra apprivoiser l’idée que continuer sa vie et épouser Anna n’est pas abandonner sa femme.

André vit dans un état dissociatif comme morcelé (une partie de lui est dans le passé, une autre dans le présent).

Il  vit dans le présent mais retenu par le passé. Une sorte de lien invisible semble le retenir. Il vit dans un présent-passé.

Il devra peu à peu se tourner vers l’avenir : le présent-futur. Il affrontera le sentiment d’abandon, de culpabilité et de tristesse. Puis il comprendra que la vie doit continuer. Il devra choisir de se tourner vers l’avenir donc vers la vie.

L’accomplissement du deuil

Lorsque la personne qui reste peut regarder l’objet de sa tristesse sans être trop atteinte. Lorsqu’il n’y a plus de colère ni de culpabilité, on peut dire que le processus de deuil s’est achevé. Il restera une certaine tristesse mais la souffrance aura peu à peu disparue et l’endeuillé regardera vers l’avenir.

La mort d’un proche est comme une blessure, on souffre, on a mal.

Comme pour la cicatrisation d’une blessure il faut du temps. Le temps que la peau lance son processus de restructuration qui entrainera la totale cicatrisation de la blessure.

Pendant un certain temps la blessure sera à vif : le moindre frottement, la moindre brise nous fera souffrir.

A détour d’une rue, à l’écoute d’une musique ou à la vue d’un objet, les souvenirs referont surface avec leur lot de tristesses et de nostalgies.

Puis lentement la cicatrisation fera son œuvre et la plaie sera de moins en moins sensible.

Cette guérison se fera en fonction du rythme qui est le notre et aussi de notre histoire.

Plus tard il ne restera de notre douleur qu’une cicatrice qui, toujours sera là, comme pour nous rappeler d’où nous venons et ce que nous avons traversé. Porteur de cette marque de la vie, nous serons plus grands, matures et peut-être plus compréhensifs de la douleur d’autrui.

Accomplir son deuil c’est accepter et se tourner vers l’avenir.

 

Par : Géraldyne Prevot Gigant, Psy - Auteur| Consultez mon profil pour plus d'information.

 

Références / Bibliographie

• Accueillir la mort, Elisabeth Kubler Ross, Ed. Pocket

• La mort est un nouveau soleil, E. Kubler Ross, Ed. Pocket 2006

• Avant de se dire au revoir, E. Kubler Ross, Ed. Presse du Chatelet, 1999

• Les renoncements nécessaires, Judith Viorst Editions Robert Laffont

• La perte : tristesse et dépressions John Bowlby

• Deuils et Endeuillés,  Alain de Broca, Ed. Masson

• Apprivoiser le deuil, Marie Ireland, Ed. Marabout

 

© Géraldyne Prévot – Psychopraticienne à Paris et Lisbonne. Auteur et Formatrice www.geraldyneprevot.com

License de reproduction accordée a www.InfoNaturel.ca ref RA20150120111436NHE, le 21 janvier 2015

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Vivre Son Deuil

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- Association François-Xavier Bagnoud

9 rue Yvart - 75015 PARIS Tél. : 0145306250

www.afxb.org

 

- Jalmalv fédération

132 rue faubourg Saint-Denis - 75010 PARIS Tél. : 01 40 35 17 42

www.jalmalv.org

 

 

- SOS Amitié

Tel : 0820 066 066

www.sos-amitie.com

 

Association Kevin

951 rue des champs fleuris

76520 Franqueville Saint Pierre Tél. : 02 35 80 80 98

Web : http://www.kevin.asso.fr

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[1] Elisabeth Kübler-Ross (1926 - 2004), psychiatre et psychologue américaine, pionnière de l'approche des « soins palliatifs » pour les personnes en fin de vie et de l'accompagnement aux mourants. Elle a accompagné des milliers de personnes en fin de vie. En son honneur, le prix de recherche "Elisabeth Kübler-Ross" est décerné tous les deux ans par l'unité "Ethique et fin de vie" de l'Institut Universitaire Kurth Boesch à Sion en Suisse par le Professeur Charles-Henri Rapin.

vendredi 5 décembre 2014

Solutions pour les douleurs reliées au torticolis et aux courbatures!

Nous avons tous déjà goûté à ces douleurs pénibles qui sont liées au torticolis et aux courbatures…. Ou nous y goûterons, unTorticolis et courbatures jour. *Nous ressentons souvent ces malaises au réveil, au moment d’un mauvais mouvement, lors d’un coup de froid ou d’une fatigue musculaire.

DES SOLUTIONS SIMPLES QUI SOULAGENT

Le repos et la chaleur locale aideront à diminuer les raideurs. L’application d’huiles essentielles est également une solution très efficace parce que les muscles sont facilement accessibles. De plus, faits à considérer, il est des huiles essentielles qui soulagent efficacement, de par leur nature, les douleurs et les raideurs musculaires.

Ces huiles essentielles sont en effet très efficaces pour réduire ces symptômes parce qu’elles traversent très facilement la barrière cutanée et pénètrent ainsi et ce, profondément, où se trouvent les facteurs qui génèrent la douleur, les spasmes et l’inflammation.

Les huiles essentielles dont il est ici question ici sont : le clou de girofle (eugenia canyophyllus), le laurier noble (laurus nobilis), la gaulthérie odorante (gaultéria fragantissima) et le lavandin super (lavandula hybrida super).

Le clou de girofle

Cette huile essentielle entre dans la composition de parfums, de savons, de médicaments (analgésiques dentaires), de rince-bouches et de gommes à mâcher. Elle a comme propriété d’être un anti douleur, un anesthésiant performant et a un effet réchauffant. De plus elle est remarquablement anti infectieuse, répulsif à insectes et possède une valeur antioxydante exceptionnelle.

La gaulthérie odorante

Le nom commémore Jean-François Gaulthier, de Québec; un honneur mal orthographié décerné par le scandinave Pehr Kalm en 1748. Cette huile essentielle réchauffe, relaxe les muscles et a un effet anti-inflammatoire.

Le Laurier noble

Plante respectée, le laurier était utilisé lors des cultes religieux au même titre que les plantes sacrées comme le bois de santal et la myrrhe. Le laurier noble exprime la grandeur et la victoire. Les conquérants romains étaient glorifiés par une couronne de ses rameaux en récompense de leurs victoires. Cette huiles essentielles relaxe les muscles, réduit la douleur et de plus elle est anti-infectieuse, mucolytique et expectorante.

Le lavandin super

Sa structure chimique complexe permet à la lavande de soigner de nombreux maux. Elle est appréciée, entre autres, pour traiter les inflammations, les contractions musculaires, les soins de la peau, la démangeaison. De plus, cette huile essentielle est un excellent répulsif à insectes et à parasites, tels que les poux.

*Ceci n’est pas une liste exhaustive des causes de ces malaises.

TORTICOLIS / COURBATURE

Symptômes : douleur, contraction musculaire, inflammation, déchirure

Douleur musculaire:

Huile essentielle anti douleur Clou de girofle légèrement dermocaustique

Laurier noble

Contraction musculaire:

Huile essentielle relaxant musculaire Gaulthérie odorante légèrement dermocaustique

Laurier noble

Lavandin super

Inflammation

Huile essentielle anti inflammation Gaulthérie odorante légèrement dermocaustique

Lavandin super

Pour le traitement courbatures / torticolis :

H.E. Clou de girofle 10 gouttes

H.E. Laurier noble 10 gouttes

H.E. Gaulthérie odorante 5 gouttes

H.E. Lavande super 5 gouttes

Huile végétale au choix 40 gouttes

Mode d’emploi (adulte et peau normale)

On appliquera localement le mélange d’huiles essentielles pures sur la région endolorie et, tout de suite après, on recouvrera avec de l’huile végétale. Par la suite, on peut mettre une bouillotte d’eau chaude pour aider le mélange à traverser l’hypoderme et atteindre les muscles. On peut répéter plusieurs fois par jour. Vérifier s'il y a inconfort ou irritation de la peau.

Référence

L’Aromathéraie : Les huiles du Québec et du monde, nouvelle édition 2012, Michel Turbide

www.sante-arome.com

Michel Turbide, Professeur et conférencier en aromathérapie |  InfoNaturel.ca | produits naturels

Le 5 décembre 2014 | Consultez mon profil pour plus d' information ou visitez mon site web au www.sante-arome.com/

vendredi 26 septembre 2014

Basilic sacré : lumineux et versatile

Le basilic sacré est une plante médicinale très versatile et efficace pour préserver la santé. Ses effets bénéfiques vont de laBasilic sacré glycémie à la cholestérolémie, en passant par le système nerveux, la digestion, l’immunité et les processus inflammatoires. Il régularise bon nombre de paramètres de l’organisme, non seulement les taux de sucre et de cholestérol mais aussi la pression sanguine et les fonctions immunitaires. De nombreuses recherches scientifiques ont été effectuées sur cette plante fascinante.

Bien que semblable en taille et en aspect, il y a une différence significative entre les effets du basilic commun (Ocimum basilicum) et ceux du basilic sacré (Ocimum sanctum) appelé tulsi en Inde. Les deux comportent une multitude de sous-variétés, comme en témoignent les diverses combinaisons de pourpre et de vert qui colorent les feuilles du basilic sacré. Par exemple, la variété Sri ou Rama tulsi est plus commune et présente des feuilles vertes alors que la variété Krishna tulsi arbore des feuilles vertes foncées et pourpres, à l’odeur plus prononcée.

Plante de lumière et de pureté

Le basilic sacré est associé à Vishnu, divinité indienne représentant l’aspect personnel et humain du divin, symbolisé notamment par le soleil. Le basilic favorise donc un esprit lumineux, clair et pur, enclin à la gratitude et à la dévotion envers la vie. En Inde, on fabrique des colliers de billes à partir des tiges du basilic sacré que l’on utilise tel un rosaire dans la récitation des mantras afin de bénéficier de la clarté et de la protection offerte par la plante.

Concrètement, tous les plants de basilic absorbent les ions positifs qui nous alourdissent et augmentent ainsi la proportion d’ions négatifs qui nous énergisent, ce qui purifie l’atmosphère lorsque cultivé dans la maison. (1)

Préserve la jeunesse

Riche en antioxydants, le basilic sacré protège des effets du vieillissement et conserve l’intégrité des cellules soumises à des radiations néfastes en augmentant les taux de superoxyde dismutase et de superoxyde catalase, deux puissants antioxydant, comme le démontre des études effectuées sur des souris. (2)

Par ailleurs, cette plante calme le système nerveux et procure des effets adaptogènes qui fortifient l’organisme face au stress, diminuant ainsi la fatigue causée par le surmenage. Sa capacité de tonique nerveux réduit l’anxiété, aide à stabiliser l’activité mentale et soigne les états dépressifs ou apathiques. Les recherches suggèrent qu’il agit comme un analgésique inhibiteur de COX-2, apaisant la sensation de douleur.

De plus, le basilic sacré procure un effet anti-inflammatoire utile contre les inflammations bénignes et chroniques qui caractérisent l’état de certaines personnes vieillissantes ou stressées. (3)

Conséquemment, il s’agit d’un allié précieux dans la prévention du cancer et des maladies dégénératives. C’est aussi pour cela qu’il est considéré comme une plante dite rasayana en Ayurvéda, soit une plante régénératrice ou de jouvence.

Un allié pour l’immunité

Le basilic sacré est fréquemment employé pour soigner une variété de maux courants tels que les rhumes, grippes, congestions nasales et pulmonaires ainsi que les fièvres. Une variété de propriétés lui permet de ce rendre utile dans ces circonstances.

Diaphorétique, il aide les fièvres à aboutir en sudation et à prendre le dessus sur les infections. Légèrement antiseptique, antiviral et expectorant, il atténue les symptômes de la grippe et du rhume tout en éliminant les excès de mucus. Enfin, le basilic sacré agit directement pour stimuler et moduler le système immunitaire, ce qui contribue à le fortifier tout en soulageant en partie les réactions allergiques.

Un adjoint dans le contrôle du diabète

Des études cliniques effectuées sur des personnes diabétiques de type II consommant du basilic sacré démontrent des réductions importantes des taux de sucre observés à jeun. L’une d’elle a mesuré une réduction de 17,6% à cet effet. Le basilic sacré est donc considéré glycémiorégulateur, ce qui peut d’autre part contribuer à stabiliser l’appétit et à diminuer les fringales de sucre. (4)

Modes d’utilisation

Ce sont davantage les feuilles du basilic sacré qui sont utilisées pour leurs usages médicinaux. Séchées, elles peuvent être infusées tel un thé à raison d’une ou deux cuillères à thé par tasse d’eau chaude. On en boit alors de une à quatre tasses par jour. Il est possible de combiner les feuilles de basilic sacré à d’autres plantes telles que l’avoine fleurie, la menthe ou la mélisse, par exemple.

Autrement, on peut se procurer des extraits liquides sous forme de teinture d’alcool que l’on consomme à raison de 20 à 40 gouttes, 2 à 4 fois par jour pour une teinture ayant un ratio de 1:5. Il existe aussi des capsules que l’on ingère selon la posologie indiquée sur les divers produits disponibles sur le marché.

Précautions de mise

À partir d’une certaine concentration, les huiles essentielles du basilic sacré sont potentiellement toxiques pour les embryons, bien que cela reste encore à démontrer. Ainsi, il vaut mieux éviter son usage pour les femmes enceinte et celles qui veulent le devenir, surtout s’il s’agit d’un produit qui concentre ses huiles essentielles.

Par ailleurs, des études préliminaires indiquent que l’activité du cytochrome P-450 pourrait être stimulée par le basilic sacré, ce qui accélèrerait l’élimination de certains médicaments.

Enfin, le basilic sacré est une plante réchauffante dont l’usage prolongé ne convient pas aux personnes dites « pitta » en Ayurvéda : celles-ci auront un tempérament plus impatient et colérique, des excès de chaleur, d’appétit et de libido, par exemple. En revanche, cet aspect réchauffant sera utile pour stimuler la digestion pour ceux et celles qui en ont besoin, tandis que son contenu en huiles essentielles prévient la formation de gaz dans l’intestin.

Jonathan Léger Raymond, Hta |  Consultez mon site web | Basilic sacré : lumineux et versatile

Le 26 septembre 2014 | Consultez mon profil

AVIS : Cette variété n'est pas celle que vous utilisez pour aromatiser vos aliments! c'est une variété aux vertus beaucoup plus puissantes, est connue et utilisée en Inde, depuis plus de 5000 ans, sous le nom de Tulsi.

Références

(1) Frawley, David et Lad, Vasant. Yoga of Herbs, Lotus Light Publications, Twin Lakes, É.-U., 1993, p. 102.

(2) Winston, David et Maimes Steven, Adaptogens, Healing Art Press, Rochester, Vermont, 2007, p. 167-171.

(3) Singh S., Majumdar DK. et Rehan HM., J. Ethnopharmacol, Evaluation of anti-inflammatory potential of fixed oil of Ocimum sanctum (Holybasil) and its possible mechanism of action, Octobre 1996 ; 54(1):19-26

(4) Randomized Placebo-Controlled, Single Blind Trial of Holy Basil Leaves in Patients with Type 2 Diabetes (Agrawal, Rai et Singh, 1996)

vendredi 19 septembre 2014

Gymnema sylvestre

Cette plante retient l’attention à cause de ses effets remarquables sur la glycémie,Gymnema sylvestre lesquels ont été largement investigués par la science moderne. En Ayurvéda, la médecine traditionnelle de l’Inde, le gymnema est d’ailleurs une plante de choix dans le traitement du diabète. Appelée « shardunika » ou « mesasrngi » en sanskrit, ses usages médicinaux remontent déjà à plusieurs millénaires et vous en découvrirez quelques uns dans et article.

Description

De la famille des asclépiadiacées, le Gymnema sylvestre ou sylvestris est une plante grimpante aux branches diffuses et plutôt ligneuses. Ses feuilles sont ovales et densément poilues sur le dessous. Ses fleurs jaune verdâtres sont disposées en spirales et apparaissent à l’automne. On la retrouve en régions tropicales en Afrique ainsi qu’en Asie. Le gymnema contient entre autres : une résine soluble et une autre insoluble dans l’alcool, environ 6% d’acide gymnémique, de l’oxalate de calcium, une substance albumineuse, du quercitol ainsi qu’une levure.

Parties utilisées

Par défaut, les usages du gymnema décrits dans ce texte sont attribués aux feuilles ainsi qu’à leurs tiges, lesquelles sont principalement utilisées pour leurs vertus médicinales. Les textes ayurvédiques décrivent aussi les fonctions spécifiques aux racines et aux graines.

Dosages

En moyenne, on recommande de consommer 3 à 6 grammes de poudre de feuilles séchées par jour. Pour les racines, on préconise plutôt 50 à 100mg, bouillies en décoction pendant 15 à 30 minutes. Le dosage des graines, réduites en poudre, varie entre 1 et 3 grammes par jour.

Usages médicinaux et traditionnels

La saveur du gymnema, astringente et amère en bouche, devient piquante et chaude après digestion. Par conséquent, on considère en Ayurvéda que le gymnema apaise les « doshas vata et kapha », soit les principes du mouvement et de la préservation, pour ceux et celles qui sont familiers avec ces concepts ayurvédiques. Pour en savoir plus sur les saveurs et les principes ayurvédiques, lisez ceci.

Glycémie et diabète : Le gymnema est un glycémiorégulateur et un hypoglycémiant remarquable, très utile en cas de diabète et de glycosurie (appelée madhu-meha en sanskrit, ce qui signifie : urine sucrée). On suspecte que l’acide gymnémique est un constituant déterminant à l’origine des effets hypoglycémiants du gymnema, mais on ne connait pas encore tous les détails de son fonctionnement pharmacologique.

Nous savons notamment qu’il agit en stimulant directement les sécrétions d’insuline par le pancréas, tout en stimulant quelque peu la thyroïde, les surrénales et le foie du même coup. (1) Il aiderait aussi directement l’insuline à mieux diminuer le taux de sucre sanguin. (2) Depuis les années ‘20, plusieurs recherches attestent de l’effet hypoglycémiant du gymnema sylvestre. (3, 4 et 5)

De plus, ses feuilles ont la particularité de paralyser pour une ou deux heures les perceptions du sucré et de l’amer, lorsqu’on les mâche en bouche. Pourtant, les perceptions du salé et de l’acide n’en seront que très légèrement altérées. Le nom hindi « gurhmar » est dérivé de cet effet car « gurh » signifie « sucré » et « mar » signifie « tuer », donc le terme se résume à « qui tue le sucré ».

Système digestif : Digestive et laxative, la feuille de gymnema soulage la constipation grâce à son astringence ainsi qu’à son effet le foie, stimulé par sa saveur amère. Le gymnema est suggéré lorsqu’il y une perte d’appétit problématique. Sa saveur amère et post-digestive piquante stimule la digestion. On l’emploie aussi dans les cas de jaunisse, une pathologie qui affecte le foie.

Système génito-urinaire : Cette plante est diurétique, donc elle augmente la production d’urine. Elle est aussi employée pour prévenir les calculs urinaires, soigner la dysurie et aussi pour soigner certains problèmes menstruels.

Système musculo-squelettique : Les feuilles sont mélangées à l’huile de ricin pour en faire des cataplasmes que l’on applique aux articulations inflammées, à la rate ou au foie s’ils sont enflés, ainsi qu’à une panoplie d’autres occasions, en cas de blessures par exemple.

Usages des racines et des graines

Les racines, antipoison, analgésiques et anti-inflammatoires, sont administrées en décoctions et appliquées sous forme de pâte en cas de morsure de serpent. Consommées à l’interne, les graines servent en cas d’infection pulmonaire et/ou de mucus dans les voies respiratoires tandis que l’écorce de la racine sera utilisée en fumigation dans des cas semblables.

Précautions

Aucun effet néfaste n’a été remarqué à des doses normales avec le gymnema, ni même sur des rats auxquels ont été administrés de fortes doses de gymnema sur une période d’un an. Il faut cependant considérer que son effet hypoglycémiant peut se cumuler aux médicaments ou aux plantes médicinales ayant le même effet et donc un réajustement des dosages concernant la glycémie pourrait s’imposer. (6)

 

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Jonathan Léger Raymond, Hta | Consultez mon site web | Gymnema sylvestre

Le 19 septembre 2014 | Consultez mon profil

 

Références

(1) Pandey, Gyanendra. Dravyaguna Vijnana. Vol II, Chowkhamba Krishnadas Academy, Varanasi, Inde, 2004. p.570-571.

(2) J. Brown, Donald. Herbal Prescription for Health and Healing, Lotus Press, É.-U., 2003, p.289.

(3) Yeh GY, Eisenberg DM, et al., Systematic review of herbs and dietary supplements for glycemic control in diabetes, Diabetes Care2003 Apr ; 26(4):1277-94.

(4) Ahmed AB, Rao AS, Rao MV. In vitro callus and in vivo leaf extract of Gymnema sylvestre stimulate β-cells regeneration and anti-diabetic activity in Wistar rats, Phytomedicine. 2010 Nov ; 17(13):1033-9.

(5) Yadav M, Lavania A, et al. Complementary and comparative study on hypoglycemic and antihyperglycemic activity of various extracts of Eugenia jambolana seed, Momordica charantia fruits, Gymnema sylvestre, and Trigonella foenum graecum seeds in rats, Appl Biochem Biotechnol. 2010 Apr ; 160(8):2388-400.

jeudi 4 septembre 2014

Les bienfaits de l'eau : l'exemple des cataplasmes

Par Sylvie Rousseau ND.A.Les bienfaits de l'eau

De multitudes soins d’hydrothérapie sont offerts dans les spas et centres de santé dont les bains de vapeur, les inhalations, les saunas, les bains neutres, chauds ou froids avec immersion complète du corps ou de certaines parties seulement, les compresses et les cataplasmes, les jets d’eau, les douches et finalement les irrigations du colon. Parlons aujourd'hui des nombreux bienfaits des cataplasmes sur la peau.

Voyons tout d'abord la différence entre les compresses et les cataplasmes.

Une compresse est tout simplement un tissu imbibé d’eau que l’on plie plusieurs fois sur lui-même afin de l’appliquer sur une partie malade du corps. On utilise des tissus de fibre naturelle comme le lin ou le coton. Le liquide utilisé pour humecter la compresse peut venir d’infusions ou de décoctions de plantes médicinales ou encore du vinaigre de cidre de pomme ou du petit-lait mélangé à de l’eau.

Un cataplasme est plutôt une préparation pâteuse qu’on applique sur la peau directement ou entourée d’un tissu fin naturel comme du coton ou de la flanelle au préalable. On peut utiliser de la glace, des substances terreuses comme l’argile ou la boue de tourbe, des plantes médicinales, des légumes, des fruits, des graines de lin, de la moutarde, du fenugrec ou encore des sous-produits animaux. On recouvre ensuite le cataplasme d'un morceau de coton puis d'une pellicule de plastique pour ne pas tacher les vêtements. Finalement, on enveloppe le tout d'une couverture de laine.

Il y a plusieurs catégories de cataplasmes:

  1. Les émollients comme la graine de lin, la pomme de terre, la mauve adoucissent la peau et ont pour rôle de prévenir l’inflammation et de résorber la suppuration
  1. Les synapses comme les cataplasmes de moutarde ont un effet réchauffant
  1. Les calmants comme le son, le lierre grimpant et la camomille sont antispasmodiques
  1. Les décongestionnants comme l’argile, l’huile de ricin, la graine de lin nettoient la lymphe
  1. Les cicatrisants comme le chou, la consoude sont utilisés pour régénérer la peau et le tissu conjonctif.

L’action des cataplasmes vient du contact avec la peau et agissent de quatre façons distinctes.

1. C’est L’ACTION THERMIQUE qui amène la plus grande partie du processus curatif. En effet, elle réchauffe la peau et fait monter le sang à la surface et active les ferments. Le cataplasme devient une deuxième peau qui n’a pas la même température que la véritable peau. Il doit donc y avoir un effort du corps pour retrouver un équilibre thermique afin de ne pas mettre en danger la survie des cellules. La température, la durée et la grandeur du cataplasme ont une importance capitale pour l’effet curatif de celui-ci.

Applications chaudes

On recommande les applications chaudes aux personnes dévitalisées ou affaiblies par la maladie ou l’âge, car elles demandent peu d’énergie de réaction du corps, puisque la chaleur vient du cataplasme. Elles réchauffent le froid, ramollissent le dur (articulation), assouplissent le contracté, intensifient le lent (circulation lente).

Applications froides

Les applications froides et longues ont les mêmes effets que les applications chaudes. Celles-ci sont toutefois recommandées aux personnes bénéficiant d’une bonne vitalité, puisque l’organisme doit fournir un effort plus important pour réchauffer l’organisme suite à l’agression par le froid. Les applications froides et courtes de leur coté refroidissent le chaud (inflammation), contractent le dilaté (tissus engorgés), ralentissent l’accéléré, tonifient le mou et calment la douleur.

2. L’ACTION CHIMIQUE vient de l’absorption par le corps des substances actives des plantes médicinales ou des vitamines et minéraux provenant des fruits et légumes utilisés en cataplasme.

3. L’ACTION RÉVULSIVE permet une dérivation et stimule activement les reins et l'intestin (moutarde, son et lierre grimpant, moxas, gant de crin...). Le temps d’application doit être court, puisque l’agression subie par le corps est importante et pour empêcher que l’irritation ne se transforme en blessure. Les révulsifs sont utilisés pour soigner les tissus profonds mal irrigués (rhumatisme). On ne l’utilise pas pour les personnes ayant une petite vitalité.

4. L’ACTION PHYSIQUE, que l’on retrouve dans les cataplasmes d’argile et de chou, par exemple, permet d’extraire les substances inutiles de l’organisme, comme les toxines. Cette action s’exerce jusqu’aux tissus profonds et la répétition des applications est nécessaire pour arriver à obtenir des résultats tangibles.

L'exemple de l'argile

Les argiles par voie externe (emplâtre, cataplasme) sont de remarquables cicatrisants, antiseptiques, anti-inflammatoires et résolutifs. Cette terre est naturellement radioactive et riche en minéraux. On prépare une pâte avec un peu d’eau tiède et de l’argile verte dans un bol. Sur les plaques d’eczéma, on peut mettre une mince couche de pâte d’argile qu’on laisse sécher à l’air et qu’on lave à l’eau salée par la suite. On peut également faire un badigeon d’argile très épais. On trempe un brosse douce dans une pâte d’argile très liquide, puis on brosse doucement la peau par mouvement circulaire. On laisse sécher à l’air, puis on rince avec une eau citronnée ou avec une eau de sel de mer gris. Répétez aussi souvent que possible.

Par voie interne sous forme de cure de “lait d’argile”, cette substance s’avère un puissant allié de la désintoxication de l’organisme. De cette manière, on réalise un cataplasme au niveau du tube digestif. Les déchets ne sont alors pas éliminés par la peau, mais avec les selles. En traversant l'organisme, ce remède attire à lui toutes les substances morbides avant de les éliminer. L’argile capte, draine, puis élimine les impuretés des tissus, du sang et de la lymphe. Elle renforce les défenses de l’organisme et combat les affections dues à l’affaiblissement de ses défenses. Elle immunise contre les attaques de la maladie, bonifie la flore intestinale, cicatrise et guérit de la transpiration.

Voilà un exemple frappant d'une médecine naturelle simple, peu couteuse et à votre portée.

 

Sylvie Rousseau, Naturopathe, ND.A.|  InfoNaturel.ca | Les bienfaits de l'eau : l'exemple des cataplasmes

Le 4 septembre 2014 | Consultez mon profil pour plus d' information. ou mon site web

Références :

  1. A.N.J.V., Notes de cours, physicothérapie.
  2. BOYLE, Wade n.d., SAINE, André n.d., Lectures in Naturopathic hydrotherapy, Eclectic medical publications, 1988.
  3. VERDON-LABELLE, Johanne n.d., Soigner avec pureté, Fleurs sociales, Montréal, 1984.