Cette plante retient l’attention à cause de ses effets remarquables sur la glycémie, lesquels ont été largement investigués par la science moderne. En Ayurvéda, la médecine traditionnelle de l’Inde, le gymnema est d’ailleurs une plante de choix dans le traitement du diabète. Appelée « shardunika » ou « mesasrngi » en sanskrit, ses usages médicinaux remontent déjà à plusieurs millénaires et vous en découvrirez quelques uns dans et article.
Description
De la famille des asclépiadiacées, le Gymnema sylvestre ou sylvestris est une plante grimpante aux branches diffuses et plutôt ligneuses. Ses feuilles sont ovales et densément poilues sur le dessous. Ses fleurs jaune verdâtres sont disposées en spirales et apparaissent à l’automne. On la retrouve en régions tropicales en Afrique ainsi qu’en Asie. Le gymnema contient entre autres : une résine soluble et une autre insoluble dans l’alcool, environ 6% d’acide gymnémique, de l’oxalate de calcium, une substance albumineuse, du quercitol ainsi qu’une levure.
Parties utilisées
Par défaut, les usages du gymnema décrits dans ce texte sont attribués aux feuilles ainsi qu’à leurs tiges, lesquelles sont principalement utilisées pour leurs vertus médicinales. Les textes ayurvédiques décrivent aussi les fonctions spécifiques aux racines et aux graines.
Dosages
En moyenne, on recommande de consommer 3 à 6 grammes de poudre de feuilles séchées par jour. Pour les racines, on préconise plutôt 50 à 100mg, bouillies en décoction pendant 15 à 30 minutes. Le dosage des graines, réduites en poudre, varie entre 1 et 3 grammes par jour.
Usages médicinaux et traditionnels
La saveur du gymnema, astringente et amère en bouche, devient piquante et chaude après digestion. Par conséquent, on considère en Ayurvéda que le gymnema apaise les « doshas vata et kapha », soit les principes du mouvement et de la préservation, pour ceux et celles qui sont familiers avec ces concepts ayurvédiques. Pour en savoir plus sur les saveurs et les principes ayurvédiques, lisez ceci.
Glycémie et diabète : Le gymnema est un glycémiorégulateur et un hypoglycémiant remarquable, très utile en cas de diabète et de glycosurie (appelée madhu-meha en sanskrit, ce qui signifie : urine sucrée). On suspecte que l’acide gymnémique est un constituant déterminant à l’origine des effets hypoglycémiants du gymnema, mais on ne connait pas encore tous les détails de son fonctionnement pharmacologique.
Nous savons notamment qu’il agit en stimulant directement les sécrétions d’insuline par le pancréas, tout en stimulant quelque peu la thyroïde, les surrénales et le foie du même coup. (1) Il aiderait aussi directement l’insuline à mieux diminuer le taux de sucre sanguin. (2) Depuis les années ‘20, plusieurs recherches attestent de l’effet hypoglycémiant du gymnema sylvestre. (3, 4 et 5)
De plus, ses feuilles ont la particularité de paralyser pour une ou deux heures les perceptions du sucré et de l’amer, lorsqu’on les mâche en bouche. Pourtant, les perceptions du salé et de l’acide n’en seront que très légèrement altérées. Le nom hindi « gurhmar » est dérivé de cet effet car « gurh » signifie « sucré » et « mar » signifie « tuer », donc le terme se résume à « qui tue le sucré ».
Système digestif : Digestive et laxative, la feuille de gymnema soulage la constipation grâce à son astringence ainsi qu’à son effet le foie, stimulé par sa saveur amère. Le gymnema est suggéré lorsqu’il y une perte d’appétit problématique. Sa saveur amère et post-digestive piquante stimule la digestion. On l’emploie aussi dans les cas de jaunisse, une pathologie qui affecte le foie.
Système génito-urinaire : Cette plante est diurétique, donc elle augmente la production d’urine. Elle est aussi employée pour prévenir les calculs urinaires, soigner la dysurie et aussi pour soigner certains problèmes menstruels.
Système musculo-squelettique : Les feuilles sont mélangées à l’huile de ricin pour en faire des cataplasmes que l’on applique aux articulations inflammées, à la rate ou au foie s’ils sont enflés, ainsi qu’à une panoplie d’autres occasions, en cas de blessures par exemple.
Usages des racines et des graines
Les racines, antipoison, analgésiques et anti-inflammatoires, sont administrées en décoctions et appliquées sous forme de pâte en cas de morsure de serpent. Consommées à l’interne, les graines servent en cas d’infection pulmonaire et/ou de mucus dans les voies respiratoires tandis que l’écorce de la racine sera utilisée en fumigation dans des cas semblables.
Précautions
Aucun effet néfaste n’a été remarqué à des doses normales avec le gymnema, ni même sur des rats auxquels ont été administrés de fortes doses de gymnema sur une période d’un an. Il faut cependant considérer que son effet hypoglycémiant peut se cumuler aux médicaments ou aux plantes médicinales ayant le même effet et donc un réajustement des dosages concernant la glycémie pourrait s’imposer. (6)
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Jonathan Léger Raymond, Hta | Consultez mon site web | Gymnema sylvestre
Le 19 septembre 2014 | Consultez mon profil
Références
(1) Pandey, Gyanendra. Dravyaguna Vijnana. Vol II, Chowkhamba Krishnadas Academy, Varanasi, Inde, 2004. p.570-571.
(2) J. Brown, Donald. Herbal Prescription for Health and Healing, Lotus Press, É.-U., 2003, p.289.
(3) Yeh GY, Eisenberg DM, et al., Systematic review of herbs and dietary supplements for glycemic control in diabetes, Diabetes Care2003 Apr ; 26(4):1277-94.
(4) Ahmed AB, Rao AS, Rao MV. In vitro callus and in vivo leaf extract of Gymnema sylvestre stimulate β-cells regeneration and anti-diabetic activity in Wistar rats, Phytomedicine. 2010 Nov ; 17(13):1033-9.
(5) Yadav M, Lavania A, et al. Complementary and comparative study on hypoglycemic and antihyperglycemic activity of various extracts of Eugenia jambolana seed, Momordica charantia fruits, Gymnema sylvestre, and Trigonella foenum graecum seeds in rats, Appl Biochem Biotechnol. 2010 Apr ; 160(8):2388-400.
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