Par Sylvie Rousseau ND.A.
De multitudes soins d’hydrothérapie sont offerts dans les spas et centres de santé dont les bains de vapeur, les inhalations, les saunas, les bains neutres, chauds ou froids avec immersion complète du corps ou de certaines parties seulement, les compresses et les cataplasmes, les jets d’eau, les douches et finalement les irrigations du colon. Parlons aujourd'hui des nombreux bienfaits des cataplasmes sur la peau.
Voyons tout d'abord la différence entre les compresses et les cataplasmes.
Une compresse est tout simplement un tissu imbibé d’eau que l’on plie plusieurs fois sur lui-même afin de l’appliquer sur une partie malade du corps. On utilise des tissus de fibre naturelle comme le lin ou le coton. Le liquide utilisé pour humecter la compresse peut venir d’infusions ou de décoctions de plantes médicinales ou encore du vinaigre de cidre de pomme ou du petit-lait mélangé à de l’eau.
Un cataplasme est plutôt une préparation pâteuse qu’on applique sur la peau directement ou entourée d’un tissu fin naturel comme du coton ou de la flanelle au préalable. On peut utiliser de la glace, des substances terreuses comme l’argile ou la boue de tourbe, des plantes médicinales, des légumes, des fruits, des graines de lin, de la moutarde, du fenugrec ou encore des sous-produits animaux. On recouvre ensuite le cataplasme d'un morceau de coton puis d'une pellicule de plastique pour ne pas tacher les vêtements. Finalement, on enveloppe le tout d'une couverture de laine.
Il y a plusieurs catégories de cataplasmes:
- Les émollients comme la graine de lin, la pomme de terre, la mauve adoucissent la peau et ont pour rôle de prévenir l’inflammation et de résorber la suppuration
- Les synapses comme les cataplasmes de moutarde ont un effet réchauffant
- Les calmants comme le son, le lierre grimpant et la camomille sont antispasmodiques
- Les décongestionnants comme l’argile, l’huile de ricin, la graine de lin nettoient la lymphe
- Les cicatrisants comme le chou, la consoude sont utilisés pour régénérer la peau et le tissu conjonctif.
L’action des cataplasmes vient du contact avec la peau et agissent de quatre façons distinctes.
1. C’est L’ACTION THERMIQUE qui amène la plus grande partie du processus curatif. En effet, elle réchauffe la peau et fait monter le sang à la surface et active les ferments. Le cataplasme devient une deuxième peau qui n’a pas la même température que la véritable peau. Il doit donc y avoir un effort du corps pour retrouver un équilibre thermique afin de ne pas mettre en danger la survie des cellules. La température, la durée et la grandeur du cataplasme ont une importance capitale pour l’effet curatif de celui-ci.
Applications chaudes
On recommande les applications chaudes aux personnes dévitalisées ou affaiblies par la maladie ou l’âge, car elles demandent peu d’énergie de réaction du corps, puisque la chaleur vient du cataplasme. Elles réchauffent le froid, ramollissent le dur (articulation), assouplissent le contracté, intensifient le lent (circulation lente).
Applications froides
Les applications froides et longues ont les mêmes effets que les applications chaudes. Celles-ci sont toutefois recommandées aux personnes bénéficiant d’une bonne vitalité, puisque l’organisme doit fournir un effort plus important pour réchauffer l’organisme suite à l’agression par le froid. Les applications froides et courtes de leur coté refroidissent le chaud (inflammation), contractent le dilaté (tissus engorgés), ralentissent l’accéléré, tonifient le mou et calment la douleur.
2. L’ACTION CHIMIQUE vient de l’absorption par le corps des substances actives des plantes médicinales ou des vitamines et minéraux provenant des fruits et légumes utilisés en cataplasme.
3. L’ACTION RÉVULSIVE permet une dérivation et stimule activement les reins et l'intestin (moutarde, son et lierre grimpant, moxas, gant de crin...). Le temps d’application doit être court, puisque l’agression subie par le corps est importante et pour empêcher que l’irritation ne se transforme en blessure. Les révulsifs sont utilisés pour soigner les tissus profonds mal irrigués (rhumatisme). On ne l’utilise pas pour les personnes ayant une petite vitalité.
4. L’ACTION PHYSIQUE, que l’on retrouve dans les cataplasmes d’argile et de chou, par exemple, permet d’extraire les substances inutiles de l’organisme, comme les toxines. Cette action s’exerce jusqu’aux tissus profonds et la répétition des applications est nécessaire pour arriver à obtenir des résultats tangibles.
L'exemple de l'argile
Les argiles par voie externe (emplâtre, cataplasme) sont de remarquables cicatrisants, antiseptiques, anti-inflammatoires et résolutifs. Cette terre est naturellement radioactive et riche en minéraux. On prépare une pâte avec un peu d’eau tiède et de l’argile verte dans un bol. Sur les plaques d’eczéma, on peut mettre une mince couche de pâte d’argile qu’on laisse sécher à l’air et qu’on lave à l’eau salée par la suite. On peut également faire un badigeon d’argile très épais. On trempe un brosse douce dans une pâte d’argile très liquide, puis on brosse doucement la peau par mouvement circulaire. On laisse sécher à l’air, puis on rince avec une eau citronnée ou avec une eau de sel de mer gris. Répétez aussi souvent que possible.
Par voie interne sous forme de cure de “lait d’argile”, cette substance s’avère un puissant allié de la désintoxication de l’organisme. De cette manière, on réalise un cataplasme au niveau du tube digestif. Les déchets ne sont alors pas éliminés par la peau, mais avec les selles. En traversant l'organisme, ce remède attire à lui toutes les substances morbides avant de les éliminer. L’argile capte, draine, puis élimine les impuretés des tissus, du sang et de la lymphe. Elle renforce les défenses de l’organisme et combat les affections dues à l’affaiblissement de ses défenses. Elle immunise contre les attaques de la maladie, bonifie la flore intestinale, cicatrise et guérit de la transpiration.
Voilà un exemple frappant d'une médecine naturelle simple, peu couteuse et à votre portée.
Sylvie Rousseau, Naturopathe, ND.A.| InfoNaturel.ca | Les bienfaits de l'eau : l'exemple des cataplasmes
Le 4 septembre 2014 | Consultez mon profil pour plus d' information. ou mon site web
Références :
- A.N.J.V., Notes de cours, physicothérapie.
- BOYLE, Wade n.d., SAINE, André n.d., Lectures in Naturopathic hydrotherapy, Eclectic medical publications, 1988.
- VERDON-LABELLE, Johanne n.d., Soigner avec pureté, Fleurs sociales, Montréal, 1984.
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