Du Collège des médecins du Québec et de l’Ordre des pharmaciens du Québec
Document de référence
L’utilisation de produits de santé naturels en tout genre est un phénomène de plus en plus répandu qui a ait l’objet de nombreux écrits. Selon les résultats d’une enquête menée récemment au Canada, plus de la moitié des consommateurs font usage régulièrement de vitamines ou de minéraux, de produits à base de plantes et de préparations homéopathiques.
Or, bien que les produits de santé naturels soient de plus en plus utilisés, la population et la majorité des professionnels de la santé sont peu renseignés sur leur toxicité et les nombreuses interactions possibles avec les médicaments d’ordonnance et en vente libre. Cette situation ne peut laisser indifférents les professionnels de la santé.
Dans le but de combler les besoins d’information des médecins et des pharmaciens, le Collège des médecins du Québec et l’Ordre des pharmaciens du Québec publient ce document, qui traite des interactions médicamenteuses liées aux principaux produits de santé naturels.
Élaboré par un groupe de travail composé de membres des deux ordres professionnels, ce document vise à faciliter la communication entre les médecins, les pharmaciens et leurs patients, afin d’offrir un meilleur service à la population.
Yves Lamontagne, M.D. Jean-Yves Julien, Pharm., B.Sc., M.Sc. président président Collège des médecins du Québec Ordre des pharmaciens du Québec.
LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS
Les professionnels de la santé, en particulier les médecins et les pharmaciens, déploient des efforts considérables pour assurer les meilleurs soins possibles à la population. Ils disposent de divers moyens pour y parvenir, entre autres des médicaments d’ordonnance dont l’efficacité et la qualité ont été éprouvées.
Afin d’agir dans le meilleur intérêt des patients, les médecins et les pharmaciens ont reçu une formation précise et distincte sur la médication. Cependant, pour bien évaluer la thérapie globale, ils doivent être informés par leurs patients des produits de santé naturels (PSN), des aliments et des médicaments en vente libre qu’ils utilisent.
Or, les patients peuvent hésiter à mentionner qu’ils font usage de ce type de produits et plus encore à signaler des effets indésirables liés à leur utilisation. Aussi, par souci d’ouverture d’esprit et de professionnalisme, les médecins et les pharmaciens doivent porter attention à la consommation de PSN chez leurs patients. Ils doivent prendre le temps de leur demander s’ils ont recours à des thérapies
complémentaires ou alternatives afin de leur donner les conseils appropriés et de surveiller l’apparition d’effets indésirables.
Le document Produits de santé naturels — Pour mieux conseiller vos patients est le fruit d’une démarche rigoureuse entreprise par un groupe de travail dirigé conjointement par un médecin membre de la Direction de l’amélioration de l’exercice du Collège et une pharmacienne membre de la Direction des services professionnels de l’Ordre des pharmaciens du Québec. L’objet principal de ce document est de renseigner les médecins et les pharmaciens sur le phénomène grandissant de l’utilisation des PSN chez la population et leur interactions possibles avec les médicaments d’ordonnance, de leur offrir un outil de référence ainsi que de leur transmettre une information validée et la plus récente possible, afin qu’ils puissent mieux conseiller leurs patients. Son but n’est pas de faire connaître le degré d’efficacité des PSN pour le soulagement de certains symptômes ou la prévention d’affections, ni de dénigrer ces produits, ni de promouvoir ou de condamner leur utilisation.
Le groupe de travail a procédé à une recherche de références, en passant en revue les articles et les méta-analyses publiés récemment sur la question des PSN. Il a été ainsi à même de constater qu’il existe peu de données probantes sur l’efficacité ou la toxicité de ces produits. En effet, peu d’essais cliniques ont été menés selon les principes reconnus relativement à la recherche scientifique et aux bonnes pratiques cliniques. C’est pourquoi il est souvent difficile de recommander certains PSN sur la base de connaissances scientifiques fondées sur des données probantes.
COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ET ORDRE DES PHARMACIENS DU QUÉBEC
Le contexte Objectifs et méthode
L’objet principal de ce document est de renseigner les médecins et les pharmaciens sur le phénomène grandissant de l’utilisation des produits de santé naturels chez la population et leurs interactions possibles avec les médicaments d’ordonnance.
Par ailleurs, le domaine des PSN ne cesse d’évoluer. De plus en plus d’études scientifiques ont prouvé des interactions, jusqu’alors théoriques, grâce à des répertoires plus systématiques que ceux utilisés par le passé. Il revient donc au clinicien d’évaluer le risque d’interactions possibles des PSN avec les médicaments par rapport aux bénéfices de leur utilisation.
Il convient de souligner que le groupe de travail n’a pas procédé à une évaluation exhaustive des écrits traitant de pratiques fondées sur des données probantes. Il a plutôt privilégié les discussions et les consultations, afin de recueillir un consensus et diffuser de l’information validée. Enfin, pour faciliter la lecture de ce document, il a décidé sciemment de ne pas intégrer de références bibliographiques dans l corps du texte ni dans les tableaux.
En publiant ce document, le Collège et l’OPQ souhaitent non seulement renseigner les médecins et les pharmaciens sur les PSN, mais également leur offrir un outil de référence pratique. Plus précisément, le document comprend :
- La définition de « produit de santé naturel » et la réglementation qui s’applique à ces produits au Canada ainsi que des précisions sur leur toxicité possible et leurs mécanismes d’interaction avec les médicaments d’ordonnance ;
- Des tableaux présentant, d’une part, les interactions potentielles des médicaments avec certains PSN et, d’autre part, les interactions potentielles des PSN avec certains médicaments ;
- Une liste des ouvrages, des compendiums, des articles scientifiques et des sites Web qui portent sur ce sujet.
- Un complément : une brochure préparée par le même groupe d’experts et qui peut être distribuée aux patients.
LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS Un outil de référence pratique
La définition de « produit de santé naturel » (PSN) est précisée dans le Règlement sur les produits de santé naturels, adopté par le gouvernement canadien le 18 juin 2003.
Peuvent être considérés comme un produit de santé naturel :
Une « substance […], combinaison de substances dont tous les ingrédients médicinaux sont des substances mentionnées […], remède homéopathique ou remède traditionnel, qui est fabriqué, vendu ou présenté comme pouvant servir:
a) au diagnostic, au traitement, à l’atténuation ou à la prévention d’une maladie, d’un désordre, d’un état physique anormal, ou de leurs symptômes chez l’être humain ;
b) à la restauration ou à la correction des fonctions organiques chez l’être humain ;
c) à la modification des fonctions organiques chez l’être humain telle que la modification de ces fonctions de manière à maintenir ou promouvoir la santé. » Cette définition inclut les substances suivantes :
1. Plante ou matière végétale, algue, bactérie, champignon ou matière animale autre qu’une matière provenant de l’humain
2. Extrait ou isolat d’une substance énumérée ci-dessus (1), dont la structure moléculaire première est identique à celle existant avant l’extraction ou l’isolation
3. Certaines vitamines : acide panthoténique, biotine, folate, niacine, riboflavine, vitamines A, B6, B12, C, D, E
4. Acide aminé
5. Acide gras essentiel
6. Duplicat synthétique d’une des substances mentionnées aux quatre points énumérés précédemment (2 à 5)
7. Minéral
8. Probiotique.
Même s’il est considéré comme un aliment et non comme un PSN, à moins que l’étiquette du produit ne porte des assertions relatives à la santé, le jus de pamplemousse est inclus dans ce document à cause de ses nombreuses interactions potentielles ou prouvées avec certains médicaments d’ordonnance.
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Mieux connaître les produits de santé naturels La définition
On semble penser, en général et à tort, que les PSN ne comportent aucun risque parce qu’ils proviennent de plantes « naturelles ». Il suffit de mentionner le tabac, une plante « naturelle », ou l’arsenic, un élément chimique présent dans la nature, pour constater que cette affirmation n’est pas sans faille.
Les PSN peuvent provoquer des réactions indésirables s’ils sont administrés à des doses excessives ou même à faible dose. Ils peuvent également être la cause de symptômes dans les cas suivants : lorsque la qualité des herbes utilisées ou des suppléments consommés est médiocre, que les espèces végétales sont mal identifiées, que les éléments constituants sont de nature variable, ou encore lorsqu’ils sont contaminés par des métaux lourds ou altérés par des médicaments d’ordonnance pris simultanément.
À l’instar des médicaments d’ordonnance, les PSN peuvent également causer des réactions allergiques et des interactions médicamenteuses, sans parler des effets possibles de produits fabriqués à partir de plantes naturellement toxiques. En outre, des études ont démontré que des effets indésirables pouvaient également être liés à l’utilisation de certains PSN, tels le kava1, le ginkgo biloba et la glucosamine.
Comme les PSN sont facilement disponibles, la population et les professionnels de la santé doivent être mieux renseignés sur les risques qu’ils peuvent présenter. Cela est d’autant plus important que les consommateurs ont parfois de l’information publicitaire trompeuse sur des plantes médicinales ou d’autres substances, qui peut taire les risques liés à leur utilisation ou en exagérer l’efficacité. La réglementation des PSN fait l’objet d’un examen depuis des années. Ces produits ont été parfois réglementés en tant qu’aliments, parfois comme médicaments, d’où la grande confusion qui règne sur le marché. En effet, les consommateurs peuvent trouver à côté d’un produit étiqueté comme aliment, mais n’affichant aucune
assertion relative à la santé ni information sur la posologie ou le mode d’emploi, un produit d’apparence similaire contenant la même substance, mais étiqueté comme médicament et indiquant le mode d’emploi approprié.
Le 18 juin 2003, le gouvernement canadien a adopté le Règlement sur les produits de santé naturels, qui vise à préciser les dispositions légales pour la fabrication et la mise en marché des PSN. Découlant de la Loi sur les aliments et drogues, ce règlement porte sur la vente, la fabrication, l’emballage, l’étiquetage, l’importation, la distribution et l’entreposage de PSN. Il permet aux consommateurs de faire des choix plus éclairés.
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Naturel ne signifie pas inoffensif La réglementation
1. Au Canada, le kava a été retiré du marché à la demande de Santé Canada.
On semble penser, en général et à tort, que les produits de santé naturels ne comportent aucun risque parce qu’ils proviennent de plantes « naturelles ».
Depuis l’entrée en vigueur de ce règlement, le 1er janvier 2004, tous les fabricants et les distributeurs de PSN doivent désormais obtenir des licences d’exploitation et de mise en marché, ainsi que recenser (soit en avoir une liste) les réactions indésirables liées à l’utilisation de PSN. Ce n’est qu’en 2009 qu’il sera obligatoire de détenir une licence de mise en marché délivrée par Santé Canada pour vendre un PSN. En effet, une période de transition s’échelonnant sur deux à six ans a été consentie aux fabricants et aux distributeurs : un délai de deux ans pour obtenir une licence d’exploitation et un délai de six ans pour une licence de mise en marché des PSN qui arborent déjà une identification numérique de médicament (DIN). La licence de mise en marché permet de consigner divers renseignements, notamment:
- le numéro d’identification du PSN ;
- la forme posologique, la voie d’administration, la dose recommandée et, le cas échéant, la durée d’utilisation ;
- la quantité par unité posologique, l’activité autorisée, la matière d’origine et l’usage ou les fins recommandés, pour chacun des ingrédients médicinaux contenus dans le produit.
Le Règlement édicte également les bonnes pratiques de fabrication. Il énonce clairement les obligations du fabricant, notamment en ce qui concerne l’assurance de la qualité et la stabilité, l’emballage, l’étiquetage, l’importation, la distribution, l’entreposage et la déclaration des réactions indésirables. Actuellement, les fabricants n’ont aucune obligation d’indiquer sur l’étiquette d’un produit le nom de l’ingrédient actif, sa posologie, la quantité en poids, en volume ou en nombre, et la liste des ingrédients non médicamenteux. D’ici à ce que tous les PSN soient réglementés, en 2009, les consommateurs n’auront donc aucune assurance de la qualité, de la teneur des constituants, de la stabilité ni de l’innocuité des PSN.
La qualité de la fabrication d’un PSN dépend souvent de la taille et des ressources financières de l’entreprise qui le commercialise. Par conséquent, d’ici à ce que tous les PSN soient réglementés, le groupe de travail recommande aux médecins et aux pharmaciens de conseiller aux personnes qui souhaitent acheter ce type de produits de choisir une marque non artisanale. Un produit de fabrication industrielle sousentend, en principe, une meilleure normalisation des principes actifs. Cependant, les PSN qui n’auront pas été autorisés par Santé Canada en 2009 ne porteront aucune garantie du contrôle de qualité.
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Actuellement, les fabricants n’ont aucune obligation d’indiquer sur l’étiquette d’un produit le nom de l’ingrédient actif, sa posologie, la quantité en poids, en volume ou en nombre, et la liste des ingrédients non médicamenteux.
La nature même des PSN ainsi que la complexité, la variabilité et l’absence de définition exacte de leur composition sont autant de facteurs qui font qu’ils peuvent influer sur leur innocuité et favoriser des interactions médicamenteuses cliniquement significatives, généralement à l’insu du consommateur. Ces interactions peuvent être classées en deux catégories :
- les interactions pharmacodynamiques, certains constituants des PSN ayant des effets additifs, synergiques ou antagonistes de ceux du principe actif d’un médicament prescrit ;
- les interactions pharmacocinétiques, des PSN pouvant modifier l’absorption, la distribution, le métabolisme et l’élimination de certains médicaments d’ordonnance.
Ces interactions peuvent entraîner une diminution des concentrations thérapeutiques du médicament, ce qui a pour effet de réduire, voire d’annuler, son activité. Dans d’autres cas, elles peuvent favoriser un accroissement des concentrations et causer l’apparition d’effets indésirables et toxiques. Les principales interactions potentielles entre les médicaments et les PSN sont présentées dans les tableaux I et II.
L’innocuité des PSN peut être affaiblie, voire annulée, sous l’effet des facteurs suivants : la toxicité intrinsèque des constituants, l’identification imprécise des composants, les altérations et les contaminations.
La toxicité intrinsèque des constituants
Les PSN sont des mélanges complexes de molécules diverses. Leur composition, souvent mal définie, est formée de molécules pourvues d’une activité biologique notoire, entre autres des hétérosides, des alcaloïdes, des anthocyanes, des tannins et des stéroïdes. Comme toutes les molécules bioactives, ces constituants peuvent, à un certain degré de concentration, présenter une toxicité intrinsèque évidente.
Telle la composition des produits végétaux, qui varie de multiples façons, la teneur de ces constituants peut « naturellement » varier d’une préparation à une autre. Les préparations à base d’éphédra contiennent, par exemple, de l’éphédrine, qui provoque une élévation de la pression artérielle. La glycyrrhizine présente dans la réglisse accroît la sécrétion de cortisol et entraîne une hypertension artérielle. Les plantes aux vertus diurétiques peuvent quant à elles causer une perte d’ions et un déséquilibre électrolytique.
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La toxicité des PSN et les interactions potentielles Les causes de la toxicité
L’identification imprécise des composants
Un PSN peut devenir toxique lorsqu’un de ses constituants, qui est susceptible d’avoir des effets toxiques graves, n’est pas identifié ou est mal identifié. En 1991 et 1992, la substitution de Stephania tetrandra par Aristolocha fangchi dans une préparation amaigrissante a été la cause de néphropathies graves chez des consommatrices. Au moins 70 patientes ont dû recevoir des traitements de dialyse ou subir une transplantation rénale, et 18 ont eu un diagnostic de cancer de l’urètre. On a découvert que l’ajout d’acide aristolochique — un agent néphrotoxique — dans ce PSN chinois n’avait pas été identifié ni mentionné d’aucune façon 2.
Les altérations
La toxicité peut être aussi liée à la présence de composants qui altèrent les préparations de PSN, qu’il s’agisse de végétaux ou de substances chimiques médicamenteuses. Les interactions médicamenteuses pouvant survenir sont particulièrement difficiles à éviter et à détecter lorsque la nature des altérations chimiques est inconnue, notamment lorsqu’une substance médicamenteuse reconnue est ajoutée dans des PSN. En 2002, Santé Canada avisait, par exemple, les professionnels de la santé que le produit à base d’herbes SPES renfermait de l’alprazolam (Xanax®), que le Hua Fo, fabriqué par Guiz Hou Ribulo Medical Industry et utilisé pour le traitement des troubles sexuels, contenait du sildenafil (Viagra®)3 et que des PSN à base de plantes médicinales fabriqués aux États-Unis et vendus pour soulager les douleurs articulaires renfermaient de l’indométhacine.
Les contaminations
Les PSN d’origine végétale peuvent contenir des contaminants toxiques, tels les pesticides et les métaux lourds4, ainsi que des pollens, des champignons microscopiques et des moisissures susceptibles de causer des réactions allergiques. Les PSN peuvent contenir des molécules bioactives qui ont des propriétés pharmacodynamiques propres à certains systèmes physiologiques. Ces propriétés peuvent s’additionner ou s’opposer à celles de certains médicaments traditionnels, ce qui entraîne des interactions pharmacodynamiques.
Les PSN qui causent une baisse du potassium (K+) sérique, tels la cascara, le séné et la réglisse, ont des interactions pharmacodynamiques avec les glycosides cardiaques, dont ils accentuent les effets. Si des diurétiques thiazidiques ou des corticostéroïdes sont associés à ces produits, il y a un risque accru de déplétion potassique.
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2. J.L. Nortier et autres, «Urothelial carcinoma associated with the use of a chinese herb (aristolochia fangchi) », The New England Journal of Medicine, vol. 342, no 23, 8 juin 2000, p. 1686-1692.
3. Santé Canada, Santé Canada avise la population de ne pas consommer de Hua Fo : mise en garde, Ottawa. Santé Canada, 15 février 2002.
www.hc-sc.gc.ca/francais/protection/mises_garde/2002/2002_09f.htm
4. « Problems with dietary supplements », The Medical Letter, vol. 44, no 1140, 30 septembre 2002, p. 84-86.
Les interactions pharmacodynamiques
Certaines associations de PSN et de médicaments potentialisent les effets thérapeutiques, lorsque le PSN a un effet identique à celui du principe actif médicamenteux, alors que d’autres associations réduisent ou annulent les effets pharmacologiques. Il est recommandé, notamment, d’éviter les associations suivantes :
- L’échinacée avec des stéroïdes, à cause de leurs propriétés immunomodulatrices additives ;
- Le millepertuis, aux propriétés antidépressives, avec des médicaments antidépresseurs, à cause des risques de syndrome sérotoninergique. L’utilisation, de ce PSN requiert une surveillance médicale étroite ;
- Le ginkgo biloba avec des médicaments de la classe des benzodiazépines, parce que les ginkgolides agissent comme des agonistes des récepteurs de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) ; avec des agents anticoagulants, telle la warfarine ; ou avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), parce qu’en agissant sur le facteur d’agrégation plaquettaire (FAP) ils diminuent l’agrégation ;
- Le ginseng et le coenzyme Q10, parce qu’ils réduisent les propriétés anticoagulantes de la warfarine et provoquent une diminution du ratio international normalisé (RIN).
Les interactions pharmacocinétiques entre des PSN et des médicaments sont nombreuses. Il est donc essentiel d’éviter ou, à tout le moins, de surveiller certaines associations de produits. Ces interactions peuvent survenir à toutes les étapes du devenir du médicament dans l’organisme, c’est-à-dire à l’absorption, à la distribution, au métabolisme et à l’excrétion. Il convient de souligner que les interactions décrites dans la littérature ne sont pas toutes significatives sur le plan clinique. Les plus notables se produisent aux stades de l’absorption et du métabolisme.
Au stade de l’absorption
L’association de substances contenues dans des PSN avec des médicaments peut altérer l’absorption de certains principes actifs. Les préparations végétales riches en tannins, tels le palmier nain, la camomille et la valériane, peuvent favoriser la formation de molécules complexes avec le fer et diminuer l’absorption de ce métal contenu dans des préparations médicamenteuses. De même, les préparations laxatives renfermant de l’aloès, de la gomme de guar, de la cascara ou du séné peuvent réduire l’absorption des médicaments, car elles accélèrent le transit intestinal.
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Les interactions pharmacocinétiques
Certains médicaments sont des substrats de la glycoprotéine P (PgP), un transporteur important au niveau des cellules intestinales. Cette protéine est un transporteur d’efflux, qui favorise le passage des molécules de l’intérieur de l’entérocyte vers la lumière de l’intestin. Elle empêche donc la pénétration de molécules étrangères dans l’organisme par la voie digestive. Dans les entérocytes intervient également une protéine enzymatique du métabolisme des médicaments, le cytochrome P450 3A4 (CYP3A4). Les substrats médicamenteux de ce cytochrome sont très nombreux et constituent souvent des substrats de la PgP.
Un médicament substrat de la PgP et du CYP3A4 a généralement une biodisponibilité orale limitée car, une fois pénétré dans l’entérocyte, il peut être dirigé vers l’extérieur par la PgP et métabolisé par le CYP3A4.
De nombreuses substances présentes dans les PSN sont des inducteurs ou des inhibiteurs du CYP3A4 et de la PgP des entérocytes de la paroi intestinale. Par conséquent, elles peuvent mener à des modifications importantes de la biodisponibilité de certains médicaments lors de la prise concomitante. Le millepertuis, par exemple, a un effet inducteur sur la PgP et le CYP3A4, ce qui entraîne une baisse de la biodisponibilité de la digoxine et réduit les concentrations à des niveaux sous-thérapeutiques. En revanche, des flavonoïdes et des furanocoumarines présents dans le jus de pamplemousse ont un effet inhibiteur sur le CYP3A4, ce qui accroît la biodisponibilité et, par conséquent, accentue les niveaux thérapeutiques sériques de médicaments tels que les immunosuppresseurs (cyclosporine), les inhibiteurs
des canaux calciques de la famille des dihydropyridines (nifédipine, félodipine) et les inhibiteurs des statines (simvastatine, lovastatine, atorvastatine).
Au stade du métabolisme
Des constituants de PSN peuvent aussi entrer en interaction avec les enzymes CYP450, qui jouent un rôle déterminant dans le métabolisme hépatique des médicaments. De fait, l’usage d’un PSN peut diminuer ou augmenter l’activité d’une isoenzyme du CYP450.
Il faut se rappeler qu’un substrat est une molécule sur laquelle l’enzyme exerce son activité catalytique, soit une molécule qui « a des affinités » avec une enzyme et dont la structure chimique est modifiée par cette dernière.
Certains PSN sont des inducteurs, c’est-à-dire qu’ils accroissent l’activité d’une isoenzyme. Par conséquent, un substrat administré de façon concomitante avec un inducteur aura un métabolisme accru et des concentrations plasmatiques réduites. En revanche, d’autres PSN sont des inhibiteurs, c’est-à-dire qu’ils peuvent diminuer l’activité d’une isoenzyme. Ainsi, un produit pris simultanément avec un inhibiteur tendra à s’accumuler dans l’organisme.
Les principaux médicaments ou classes de médicaments agissant comme substrats, inducteurs ou inhibiteurs de certaines iso-enzymes du CYP450 sont présentés dans les tableaux III à VI.
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De nombreuses études conduites in vitro ont montré que certains PSN, tels l’échinacée, la camomille, l’hydraste, le millepertuis et l’ail, entrent en interaction avec les enzymes CYP450, les principaux acteurs du métabolisme hépatique des médicaments. Faute de preuves cliniques d’effets in vivo, il est recommandé d’être prudent dans l’utilisation de ces produits.
Aux stades de la distribution et de l’excrétion
Aucune interaction significative sur le plan clinique du devenir du médicament dans l’organisme n’a encore été signalée aux stades de la distribution et de l’excrétion. L’utilisation simultanée de PSN et de médicaments peut avoir divers effets sur la santé. Grâce aux études cliniques et aux rapports de cas, il est possible de se tenir au courant des interactions et des toxicités signalées.
Ce document n’a pas été conçu dans le but de condamner ou de réduire l’utilisation de PSN. Il vise plutôt à fournir des conseils sur leur usage, car les patients ont de plus en plus de décisions à prendre concernant leur santé et le traitement des symptômes ou des affections.
Les professionnels de la santé ont la responsabilité de bien informer leurs patients, en établissant une relation de confiance et en donnant des explications fondées sur un savoir scientifique reconnu. Ils sont donc invités à faire preuve d’ouverture et à questionner librement leurs patients sur ce sujet.
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Une information essentielle
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Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Alcool, benzodiazépines, antihistaminiques,
antidépresseurs tricycliques, opiacés, pentobarbital, autres médicaments pouvant causer de la somnolence Anesthésiques Anticoagulants
Ail (garlic; Allium sativum)
Écorce de saule blanc (willow bark; Salix alba)
Gingembre (ginger; Zingiber officinale)
Ginkgo biloba (Ginkgo biloba)
Matricaire (Feverfew; Tanacetum parthenium)
Ginseng (Panax ginseng)
Houblon (common hop; Humulus lupulus)
Kava (kava-kava; Piper methysticum)
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericum perforatum)
Passiflore (passion flower; Passiflora incarnata)
Valériane (valerian; Valeriana officinalis)
Valériane (valerian; Valeriana officinalis)
Kava (kava-kava; Piper methysticum)
Éphédra (Ephedra; Ephedra sinica Stapf.)
Légumes verts feuillus (Brassica sp.) (ex. : brocoli)
Achillée millefeuille (yarrow; Achillea millefolium)
Hydraste (golden seal; Hydrastis canadensis)
Ail (garlic; Allium sativum)
Ananas (pineapple; Ananas comosus)
Angélique (angelica; Angelica archangelica)
Anis (aniseed; Pimpinella anisum)
Arnica (arnica; Arnica montana)
Aspérule odorante (sweet woodruff; Galium odoratam)
Boldo (boldo; Peumus boldus)
Buchu (buchu; Barosma betulina)
Camomille (chamomille; Matricaria recutita)
Dan-shen (Salvia miltiorrhiza)
Dipteryx odorata (tonka bean)
Dong quai (Angelica sinensis)
Écorce de saule blanc (willow bark; Salix alba)
Tableau I
Interactions potentielles des médicaments avec les produits de santé naturels
MÉDICAMENTS OU PRODUITS DE SANTÉ NATURELS INTERACTIONS DÉMONTRÉES CLASSES DE MÉDICAMENTS NOM COMMUN (anglais; latin) OU SUSPECTÉES
Risque d’hémorragie
Potentialisation de l’effet sédatif
Augmentation de l’effet anesthésique
Arythmies
Diminution du temps de saignement (source de vitamine K)
Activité procoagulante susceptible de diminuer le temps de saignement
Augmentation du temps de saignement (source de coumarine ou inhibition de l’agrégation plaquettaire)
LÉGENDE DES COULEURS
interaction potentielle qui implique un médicament à fenêtre thérapeutique étroite (un suivi plus serré est donc suggéré) ou dont les conséquences peuvent être plus graves que pour d’autres produits ; l’interaction suspectée repose sur une documentation scientifique relativement importante.
interaction suspectée qui peut être théorique et pour laquelle il existe peu de données probantes ; l’effet possible de l’interaction sur la santé du patient n’est pas nécessairement majeur, mais doit tout de même faire l’objet d’une surveillance.
15 LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS
Fénugrec (fenugreek; Trigonella foenumgraecum)
Flouve odorante (sweet vernal grass; Anthoxanthum odoratum)
Frêne (prickly ash; Zanthoxylum americanum)
Gaillet (sweetscented bedstraw; Galium triflorum)
Gingembre (ginger; Zingiber officinale)
Ginkgo biloba (Ginkgo biloba)
Ginseng (Panax ginseng)
Glucosamine
Luzerne (alfalfa; Medicago sativa)
Marron d’Inde (horse chesnut; Aesculus hippocastanum)
Matricaire (Feverfew; Tanacetum parthenium)
Mélilot (sweet clover; Melilotus officinalis)
Ortie (nettle; Urtica dioica)
Passiflore (passion flower; Passiflora incarnata)
Persil (parsley; Carum petroselenum)
Peuplier (poplar; Populus balsafimera)
Raifort (horseradish; Armoracia rusticana)
Réglisse (licorice; Glycyrrhiza glabra)
Trèfle rouge (red clover; Trifolium pratense)
Vitamine E (>400UI/jour)
Bourrache (borage; Borago officinalis)
Ginkgo biloba (toxine) (Ginkgo biloba)
Huile d’onagre (evening primrose oil; Oenothera biennis)
Sauge (sage; Salvia officinalis)
Ail (garlic; Allium sativum)
Bleuet (racine) (Vaccinum angustifolium)
Fénugrec (fenugreek; Trigonella foenumgraecum)
Ginseng (Panax ginseng)
Glucosamine
Actée à grappes (black cohosh; Cimicifuga racemosa)
Boldo (boldo; Peumus boldus)
Bouleau blanc (birch; Betula alba)
Fleurs de Sureau (elder; Sambucus nigra)
Genévrier (juniper; Juniperus communis)
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericum perforatum)
Augmentation du temps de saignement (source de coumarine ou inhibition de l’agrégation plaquettaire) Incidence accrue de crises d’épilepsie, particulièrement si le produit est associé à un médicament qui diminue le seuil de convulsion, tel un antidépresseur tricyclique
Altération du contrôle glycémique; peut précipiter une hypoglycémie
Altération du contrôle glycémique; élévation possible de la glycémie
Diurétiques. Provoque une hypovolémie et une hypotension; difficultés à maîtriser l’hypertension
Anticoagulants
Anticonvulsivants et phénothiazines
Antidiabétiques
Anti-hyperglycémiants
Antihypertenseurs
Tableau I
Interactions potentielles des médicaments avec les produits de santé naturels
MÉDICAMENTS OU PRODUITS DE SANTÉ NATURELS INTERACTIONS DÉMONTRÉES CLASSES DE MÉDICAMENTS NOM COMMUN (anglais, latin) OU SUSPECTÉES
16 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ET ORDRE DES PHARMACIENS DU QUÉBEC
Antihypertenseurs Digoxine
Fer
Inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO)
(phénelzine)
Palmier nain (saw palmetto; Serenoa repens)
Persil (parsley; Carum petroselenum)
Pissenlit (dandelion; Taraxacum officinale)
Queue de cerise (cherry stem; Prunus serotina)
Griffe de chat (Cat’s claw; Uncaria tomentosa)
Griffe du diable (Devil’s claw; Harpagophytum procumbens)
Gui (mistletoe; Viscum album)
Rauwolfia (rauwolfia; Rauwolfia serpentina)
Yohimbine (yohimbine; Pausinystalia yohimbe)
Ginseng (Panax schinseng)
Ma Huang (diverses espèces du genre Ephedra)
Réglisse (licorice; Glycyrrhiza glabra)
Digitale (yellow foxglove; Digitalis lanata)
Digitale pourprée (purple foxglove; Digitalis purpurea)
Ginseng de Sibérie (Siberian ginseng; Eleutherococcus senticosus)
Kyushin
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericum perforatum)
Camomille (chamomille; Matricaria recutita)
Matricaire (Feverfew; Tanacetum parthenium)
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericum perforatum)
Palmier nain (saw palmetto; Serenoa repens)
Valériane (valerian; Valerianna officinalis)
Éphédra (Ephedra; Sinica sf)
Ginseng (Panax ginseng)
Ma Huang (diverses espèces du genre Ephedra)
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericum perforatum)
Réglisse (licorice; Glycyrrhiza glabra)
Yohimbine (yohimbine; Pausinystalia yohimbe)
Diurétiques. Provoque une hypovolémie et une hypotension; difficultés à maîtriser l’hypertension
Augmentation de l’effet antihypertenseur et induction d’épisodes d’hypotension Interférence perturbant la maîtrise de l’hypertension; élève la pression
Produits contenant un glycoside cardiaque susceptible de potentialiser l’effet de la digitale et de causer des signes de toxicité Augmentation factice de la concentration plasmatique de digoxine Induction de la glycoprotéine-P et diminution des concentrations plasmatiques de digoxine Diminution de l’absorption du fer due à la présence de tannins qui peuvent former un complexe avec le fer Symptômes du système nerveux central; augmentation de la toxicité (céphalées, tremblements, manie)
Tableau I
Interactions potentielles des médicaments avec les produits de santé naturels
MÉDICAMENTS OU PRODUITS DE SANTÉ NATURELS INTERACTIONS DÉMONTRÉES CLASSES DE MÉDICAMENTS NOM COMMUN (anglais, latin) OU SUSPECTÉES
17 LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS
Inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS)
Quinolones, tétracycline, lévothyroxine, phénytoïne, levodopa, mycophénolate, mofétil
Contraceptifs oraux, benzodiazépines, statines, bloqueurs des canaux calciques et autres substrats de l’isoenzyme CYP3A4 (voir tableau III)
Bloqueurs de canaux calciques (Cardizem®, Adalat®), cyclosporine, inhibiteurs de la
protéase (Norvir® et Viracept®) et autres substrats du CIP3A4
(voir tableau III)
Substrats du CYP2C9
(voir tableau IV)
Phénytoïne (Dilantin®), anti-hyperglycémiants (Orinase®, Diabeta®) AINS, anti-dépresseurs
(Luvox®, Prozac®) et autres substrats du CYP2C9
(voir tableau IV)
Fluvoxamine (Luvox®), caféine, antidépresseurs (Tofranil®, Olanzapine®), acétaminophène et autres substrats du CYP1A2
(voir tableau V)
À cause de l’évolution continuelle des interactions, les tableaux ne peuvent présenter toutes les connaissances
sur les PSN cumulées jusqu’à maintenant.
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericum perforatum)
Minéraux et multivitamines contenant des minéraux (calcium, fer, etc.)
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericum perforatum)
Jus de pamplemousse (grapefruit juice)
Jus d’orange de Séville (Seville orange juice)
Camomille (chamomille; Matricaria recutita)
Échinacée (Echinacea)
Griffe de chat (Cat’s claw; Uncaria tomentosa)
Hydraste (golden seal; Hydrastis canadeans)
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericumperforatum)
Ginkgo biloba (Ginkgo biloba)
Ipriflavone
Hydrocarbures polycycliques présents dans la fumée et la cuisson au barbecue
Millepertuis (St. John’s wort; Hypericum perforatum)
Effets antidépresseurs additives et risque accru d’un syndrome sérotoninergique Diminution de l’absorption gastro-intestinale, des taux plasmatiques et de l’efficacité Réduction possible de l’effet du médicament secondaire à une diminution de la concentration plasmatique, par suite d’une induction possible de l’isoenzyme Augmentation possible de l’effet du médicament secondaire à un accroissement de la concentration plasmatique, par suite d’une inhibition possible de l’isoenzyme Réduction possible de l’effet du médicament secondaire à une diminution de la concentration plasmatique, par suite d’une induction possible de l’isoenzyme Augmentation possible de l’effet du médicament secondaire à un accroissement de la concentration plasmatique, par suite d’une inhibition possible de l’isoenzyme Augmentation possible de l’effet du médicament secondaire à un accroissement de la concentration plasmatique, par suite d’une induction possible de l’isoenzyme Diminution des concentrations plasmatiques des médicaments secondaire à une induction possible du CYP1A2
Tableau I
Interactions potentielles des médicaments avec les produits de santé naturels
MÉDICAMENTS OU PRODUITS DE SANTÉ NATURELS INTERACTIONS DÉMONTRÉES CLASSES DE MÉDICAMENTS NOM COMMUN (anglais, latin) OU SUSPECTÉES
18 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ET ORDRE DES PHARMACIENS DU QUÉBEC
Tableau II
Interactions potentielles des produits de santé naturels avec les médicaments
MÉDICAMENTS OU INTERACTIONS DÉMONTRÉES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS CLASSES DE MÉDICAMENTS OU SUSPECTÉES
Ail (Allium sativum)
Ginkgo biloba
Ginseng (Panax ginseng)
Kava (Piper methysticum)
Millepertuis
(Hypericum perforatum)
Anti-hyperglycémiants
Anticoagulants
Anti-plaquettaires et AINS
Anticoagulants et Aspirine®
Trazodone, benzodiazépines et autres sédatifs
IMAO (phénelzine)
Anticoagulants
Anti-hyperglycémiants
Benzodiazépines
Anti-parkinsonniens
Substrats des isoenzymes
CYP3A4 (tableau III)
Cyclosporine et inhibiteurs de la protéase
Contraceptifs oraux
Alprazolam
ISRS, néfazodone et autres anti-dépresseurs
Théophylline et autres substrats du CYP1A2 (tableau V)
Anticoagulants
Digoxine
Effet additif sur l’abaissement de la glycémie
Augmentation du RIN et risque de saignement
Augmentation du risque de saignement
Augmentation du RIN et du risque de saignement
Augmentation possible de l’effet GABAergique et sédation plus importante
Symptômes de manie (irritabilité, hallucinations), insomnie, céphalées, tremblements
Diminution du RIN
Hypoglycémie possible
Léthargie et désorientation possiblement dues à une stimulation des récepteurs GABA
Augmentation des périodes « off »
Induction enzymatique et diminution de la concentration et de l’activité des médicaments
Diminution des taux plasmatiques de cyclosporine par induction de la glycoprotéine-P et/ou du CYP3A
Saignements irréguliers et possibilité de grossesse (induction enzymatique). Envisager autre méthode de contraception
Diminution de la concentration plasmatique et diminution de l’effet de l’alprazolam
Augmentation de l’inhibition du recaptage de la sérotonine (nausées, vomissements, anxiété, confusion, céphalées, etc.)
Diminution des taux de théophylline par induction enzymatique possible
Diminution du RIN à la suite d’une induction enzymatique possible
Diminution des concentrations plasmatiques par induction de la glycoprotéine-P intestinale
LÉGENDE DES COULEURS
interaction potentielle qui implique un médicament à fenêtre thérapeutique étroite (un suivi plus serré est donc suggéré) ou dont les conséquences peuvent être plus graves que pour d’autres produits ; l’interaction suspectée repose sur une documentation scientifique relativement importante.
interaction suspectée qui peut être théorique et pour laquelle il existe peu de données probantes ; l’effet possible de l’interaction sur la santé du patient n’est pas nécessairement majeur, mais doit tout de même faire l’objet d’une surveillance.
19 LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS
Tableau II
Interactions potentielles des produits de santé naturels avec les médicaments
MÉDICAMENTS OU INTERACTIONS DÉMONTRÉES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS CLASSES DE MÉDICAMENTS OU SUSPECTÉES
Échinacée (Echinacea)
Éphédra (Sinica)
Valériane
(Valeriana officinalis)
Coenzyme Q10
Glucosamine
Ipriflavone (phytoestrogène)
Mélatonine
Pamplemousse et son jus
Minéraux (calcium, fer, etc.)
À cause de l’évolution continuelle des interactions, les tableaux ne peuvent présenter toutes les connaissances sur les PSN cumulées jusqu’à maintenant.
Immunosuppresseurs
Anti-hypertenseurs
Anti-angineux
Anti-arythmiques, anesthésiques
IMAO
Anesthésiques, sédatifs
Warfarine
Anti-hyperglycémiants
Tamoxifène
Fluvoxamine
Nifédipine et autres agents
Cardiovasculaires Substrats du CYP3A4 (près de 50 % des médicaments utilisés) et glyco-protéine-P
intestinale (tableau III)
Bloqueurs des canaux calciques
Cyclosporine et tacrolimus
Inhibiteurs de la protéase
(anti-sida)
Œstrogènes
Alprazolam, bromazépam,
clonazépam
Anticoagulants
Digoxine
Quinolones, tétracycline,
lévothyroxine, phénytoïne,
levodopa, mycophénolate,
mofétil
Altération théorique de l’effet immunosuppresseur
Augmentation de la tension artérielle
Possibilité de survenue de troubles cardiovasculaires
Arythmies
Symptômes de manie; hyperthermie et hypertension
potentiellement létales
Augmentation de l’effet sédatif possible
Antagonisme de l’effet anticoagulant; diminution
du RIN
Diminution possible de la tolérance au glucose
Antagonistes fonctionnels
Sédation excessive. Attention à l’ajout d’autres sédatifs
Incidence probable de la mélatonine sur le système
cardiovasculaire pouvant modifier l’effet prévu de la pharmacothérapie
Inhibiteur puissant qui a pour effet d’augmenter la biodisponibilité et la concentration des médicaments (et par conséquent leurs effets pharmacologiques et leur toxicité)
Hypotension, bradycardie
Toxicité et immunosuppression excessive avec risque accru d’infection
Toxicité accrue
Effets indésirables possibles, saignements irréguliers
Sédation excessive, confusion
Risque accru de saignements
Augmentation de la biodisponibilité et des concentrations plasmatiques par inhibition de la PgP (par
conséquent augmentation de l’effet du médicament)
Diminution de l’absorption des médicaments
20 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ET ORDRE DES PHARMACIENS DU QUÉBEC
Érythromycine
Clarithromycine
(Biaxin®)
Fluconazole
(DiflucanMC)
Kétoconazole
(Nizoral®)
Itraconazole
(Sporanox®)
Métronidazole
(Flagyl®)
Miconazole
(Monistat®)
Jus de pamplemousse
Amiodarone
(Cordarone®)
Diltiazem (Cardizem®)
Vérapamil
(Chronovera®)
Indinavir (Crixivan®)
Nelfinavir (Viracept®)
Ritonavir (Norvir®)
Saquinavir (Invirase®)
Amlodipine
(NorvascMC)
Félodipiine (Plendil®)
Nifédipine (Adalat®)
Nicardipine (Cardene®)
Nimodipine
(Nimotop®)
Atorvastatine
(LipitorMC)
Lovastatine (Mecavor®)
Simvastatine (Zocor®)
Buspirone (BuSpar®)
Néfazodone (Serzone®)
Sertraline (ZoloftMC)
Cyclosporine (Neoral®)
Tamoxifène (Tamofen®)
Alprazolam (Xanax®)
Diazépam (Valium®)
Midazolam (Versed®)
Triazolam (Halcion®)
Citalopram (Celexa®)
Alfentanil (Alfenta®)
Fentanyl (Duragesic®)
Bromocriptine
(Parlodel®)
Dompéridone
(Motilium®)
Ergotamine
Fexofénadine
(Allegra®)
Finastéride (Proscar®)
Lidocaïne
Paclitaxel (TaxolMC)
Pimozide (Orap®)
Pravastatine
(Pravachol®)
Sildénafil (ViagraMC)
Dexamétasone
Méthylprednisolone
Ethinyloestradiol
Testostérone
Barbituriques
Carbamazépine
(Tegretol®)
Dexaméthasone
Phénytoïne
(DilantinMC)
Rifampine
Tableau III
Inhibiteurs, substrats et inducteurs de l’isoenzyme CYP3A4
du cytochrome P-450
INHIBITEURS SUBSTRATS INDUCTEURS
AFFINITÉ ÉLEVÉE AFFINITÉ INTERMÉDIAIRE AFFINITÉ FAIBLE
Fluconazole
(DiflucanMC)
Sulfaphénazole
Sulfinpyrazone
(Anturan®)
Fluvoxamine
(Luvox®)
Fluoxétine (Prozac®)
Fluvastatine
(Lescol®)
S-warfarine
Célécoxib
(CelebrexMC)
Diclofénac (Voltaren®)
Flurbiprofène
(Ansaid®)
Ibuprofène (Motrin®)
Naproxen (Naprosyn®)
Piroxicam (FeldeneMC)
Ténoxicam (Mobicox®)
Léflunomide (Arava®)
Phénytoïne (DilantinMC)
Tolbutamide (Orinase®)
Glyburide (Diabeta®)
Irbesertan
(AvaproMC)
Losartan (Cozaar®)
Barbituriques
Rifampine
Tableau IV
Inhibiteurs, substrats et inducteurs de l’isoenzyme CYP2C9
du cytochrome P-450
INHIBITEURS SUBSTRATS INDUCTEURS
AFFINITÉ ÉLEVÉE AFFINITÉ INTERMÉDIAIRE AFFINITÉ FAIBLE
DÉFINITIONS
Substrat : substance métabolisée
Inducteur : substance qui accélère le métabolisme des substrats
Inhibiteur : substance qui diminue le métabolisme des substrats
21 LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS
Ciprofloxocine
(Cipro®)
Norfloxacine
(Noroxin®)
Fluvoxamine
(Luvox®)
Clozapine (Clozaril®)
Olanzapine (Zyprexa®)
Mexilétine (Mexitil®)
Tacrine (Cognex®)
Acétominophène
Caféine
Clomipramine
(Anafranil®)
Imipramine
(Tofranil®)
Ondansétron (Zofran®)
Théophylliine
(Theo-Dur®)
Fumée de cigarette
Cuisson sur charbon
de bois
Oméprazole (Losec®)
Lansoprazole
(Prevacid®)
Tableau V
Inhibiteurs, substrats et inducteurs de l’isoenzyme CYP1A2
du cytochrome P-450
INHIBITEURS SUBSTRATS INDUCTEURS
AFFINITÉ ÉLEVÉE AFFINITÉ INTERMÉDIAIRE AFFINITÉ FAIBLE
Quinidine
(Biquin Durules®)
Flécaïnide
(TambocorMC)
Propafénone
(Rythmol®)
Fluoxétine (Prozac®)
Paroxétine (Paxil®)
Thioridazine
(Mellaril®)
Carvédilol (CoregTM)
Métoprolol (Lopresor®)
Propranolol (Indéral®)
Halopéridol (Haldol®)
Rispéridone
(Risperdal®)
Maprotiline
(Ludiomil®)
Diphenydramine
(Benadryl®)
Clémastine (Tavist®)
Chlorphéniraine
(Chlor-Tripolon®)
Mexilétine (Mexitil®)
Procaïnamide
Amitriptyline (Elavil®)
Clomipramine
(Anafranil®)
Désipramine
(Norpramin®)
Imipramine (Tofranil®)
Nortriptyline
(Aventyl®)
Venlafaxine (Effexor®)
Codéine
Oxycodone
Hydrocodone
Dextrométhorphane
Tableau VI
Inhibiteurs, substrats et inducteurs de l’isoenzyme CYP2D6
du cytochrome P-450
INHIBITEURS SUBSTRATS INDUCTEURS
AFFINITÉ ÉLEVÉE AFFINITÉ INTERMÉDIAIRE AFFINITÉ FAIBLE
BARNES, J., L.A. ANDERSON et J.D. PHILLIPSON. Herbal medicines: A Guide for
Healthcare Professionals, 2e édition, Londres, Pharmaceutical Press, 2002, 544 p.
BLUMENTHAL, M. (sous la dir. de). The ABC Clinical Guide to Herbs, Austin (Tex.),
American Botanical Council, 2003, 480 p.
BLUMENTHAL, M., A. GOLDBERG et J. BRINCKMAN. Herbal Medicine: Expanded
Commission E Monographs, Newton (Mass.), Integrative Medicine
Communications, 1999, pag. variée.
BREMNESS, L. Les plantes aromatiques et médicinales, Paris, Bordas, coll.« L’œil nature », 2001, 304 p.
BRINKER, F.J. Herb Contraindications and Drug Interactions: With Extensive Appendices Addressing
Specific Conditions, Herb Effects, Critical Medications, and Nutritional Supplements, 3e édition,
Sandy (Ore.), Eclectic Medical Publications, 2001, 432 p.
CHANDLER F. (sous la dir. de). Herbs: Everyday Reference for Health Professionals, Ottawa,
Canadian Pharmacists Association et Canadian Medical Association, 2000, 240 p.
CHEVALLIER A. Encyclopédie des plantes médicinales, Montréal, Sélection du Reader’s Digest,
1997, 336 p.
JELLIN, J.M. (sous la dir. de). Natural Medicines Comprehensive Database ou Pharmacist’s
Letter ou Prescriber’s letter, Stockton (Calif.), Therapeutic Research Faculty, 1999-.
MILLS, S., et K. BONE. Principles and Practices of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine,
Édimbourg, Churchill Livingstone, 1999, 648 p.
SMALL, E. et P.M. CATLING. Les cultures médicinales canadiennes. Ottawa, Presses scientifiques
du CNRC, 2000, 281 p.
The Review of National Products, St. Louis (Mo.), Facts and Comparisons, 2002, pag. variée.
Références et outils pratiques
Ouvrages et compendiums
American Botanical Council
www.herbalgram.org
American Herbal Pharmacopea
www.herbal-ahp.org
American Herbal Products Association
www.ahpa.org
Herb Research Foundation
www.herbs.org
Indiana University School of Medicine
Division of Clinical Pharmacology – Drug Interactions
medicine.iupui.edu/flockhart/
Site spécialisé sur les enzymes CYP et les substances constituant
des substrats, des inducteurs ou des inhibiteurs de ces enzymes.
National Center for Complementary and Alternative Medicine
http://nccam.nih.gov
Natural Medicines Compréhensive Database
www.naturaldatabase.com
Base de données sur les interactions médicamenteuses avec les produits de santé naturels (abonnement requis).
Réseau Proteus
Traite de tous les aspects des médecines alternatives (fiches
descriptives de produits, liste des recherches scientifiques pertinentes).
Santé Canada – Direction des produits thérapeutiques
www.hc-sc.gc.ca/hpb-dgps/Therapeut/htmlfrn/publicat.html
Site de Santé Canada. Donne des indications claires sur les produits
retirés du marché ou des avertissements quant aux effets toxiques
et aux interactions potentieles (abonnement gratuit).
Sites Web
22 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ET ORDRE DES PHARMACIENS DU QUÉBEC
Articles scientifiques
ERNST, E. « The risk-benefit profile of commonly used herbal therapies: ginkgo, St. John’s wort,
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LAMBERT, J.P. « Des interactions médicamenteuses “naturelles” », Le Médecin du Québec,
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LAVIOLETTE, M., et P. MEUNIER. « La warfarine et ses interactions avec les produits naturels
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MICHAUD, V., et J. TURGEON. « Les cytochromes P450 et leur rôle clinique »,
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NORTIER, J.L., et autres. «Urothelial carcinoma associated with the use of a chinese herb (aristolochia
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SCOTT, G.N., et G.W. ELMER. « Update on natural product—drug interactions »,
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SCROGGIE, D.A., A. ALBRIGHT et M.D. HARRIS. « The effect of glucosamin-chondroitin
supplementation on glycosylated hemoglobin levels in patients with type 2 diabetes mellitus:
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TAYLOR, J.A., et autres. « Efficacy and safety of echinacea in treating upper respiratory tract
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Association, vol. 290, no 21, 3 décembre 2003, p. 2824-2830.
VAES, L.P., et P.A. CHYKA. « Interactions of warfarin with garlic, ginger, ginkgo or ginseng: nature
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VAN GURP, G., et autres. « St John’s wort or sertraline? Randomized controlled trial in primary care »,
Canadian Family Physician, vol. 48, mai 2002, p. 905-912.
Publications diverses
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Drug Interaction Facts: Herbal Supplements and Food, St. Louis (Mo.), Facts and Comparison, 2002.
« Règlement sur les produits de santé naturels », Gazette du Canada Partie II, Ottawa, 2003, vol. 137, no 13, p. 1532-1607.
The Medical Letter, vol. 44, no 1140, 30 septembre 2002.
The Medical Letter, vol. 46, no 1173, 5 janvier 2004.
Santé Canada. Santé Canada avise la population de ne pas consommer de Hua Fo : mise en garde, Ottawa, Santé Canada,
15 février 2002. [En ligne] www.hc-sc.gc.ca/francais/protection/mises_garde/2002/2002_09f.htm
23 LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS
24 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ET ORDRE DES PHARMACIENS DU QUÉBEC
Mark Berner, M.D.
Médecin de famille
Université McGill
Jean-Louis Brazier, Pharm.
Professeur, Faculté de pharmacie
Université de Montréal
François Goulet, M.D.
Directeur adjoint, Amélioration de l’exercice
Collège des médecins du Québec
Jean-Philippe Lambert, Pharm.
Pharmacien
Beauharnois
Denis Rochette, M.D.
Psychiatre
Complexe hospitalier de la Sagamie
Francine Terriault-Ladouceur, Pharm.
Directrice des services professionnels
Ordre des pharmaciens du Québec
Membres du groupe de travail
Les membres du groupe de travail remercient les professionnels du Collège des médecins du Québec, de l’Ordre des pharmaciens du Québec et des associations médicales et pharmaceutiques, le réseau Proteus, la Fondation Lucie et André Chagnon, la Direction générale des produits de santé et des aliments de Santé Canada ainsi que les associations de patients qu’ils ont consultés. Les commentaires judicieux et l’expertise reconnue de ces groupes de personnes ont été très utiles à la préparation de ce document.
Remerciements
Publication des organismes suivants
Collège des médecins du Québec
2170, boulevard René-Lévesque Ouest
Montréal (Québec) H3H 2T8
Téléphone : (514) 933-4441 ou 1 888 MÉDECIN
Télécopieur : (514) 933-3112
Courriel : info@cmq.org
collegedesmedecins.qc.ca
Ordre des pharmaciens du Québec
266, rue Notre-Dame Ouest, bureau 301
Montréal (Québec) H2Y 1T6
Téléphone : (514) 284-9588 ou 1 800 363-0324
Télécopieur : (514) 284-3420
Courriel : ordrepharm@opq.org
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Dépôt légal : 4e trimestre 2004
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ISBN 2-922539-18-2 (Collège des médecins du Québec)
ISBN 2-922438-09-0 (Ordre des pharmaciens)
© Collège des médecins du Québec et Ordre des pharmaciens du Québec, 2004 Rev:2013/ajout des références naturels
Note : Dans cette publication, le masculin est utilisé sans préjudice et seulement pour faciliter la lecture.
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