Par Michel Le Comte, ND.A.
Au début de l’été, la Société canadienne du cancer y allait d’une suggestion pour le moins surprenante : tous les adultes canadiens devraient prendre 1 000 UI de vitamine D par jour, au moins l’automne et l’hiver, et certains groupes ciblés (personnes âgées, celles à la peau foncée et les personnes « trop habillées » ou qui ne vont pas dehors), devraient en prendre tous les jours.
Ce n’est pas que cette recommandation soit fausse qui m’accroche. En effet, la recherche sur le cancer et la vitamine D en est à ses débuts. In vivo et in vitro, il semble que la vitamine D inhibe la croissance des cellules du cancer du côlon1. Des études épidémiologiques suggèrent également que la vitamine D aurait un effet protecteur contre certains cancers : prostate, côlon et sein 2, 3, 4.
Ce sur quoi je m’interroge, c’est pourquoi un organisme comme la Société canadienne du cancer, qui supporte l’hormonothérapie et certains médicaments inefficaces contre le cancer et dangereux pour la santé, se mêle tout-à-coup de proposer la prise de vitamines ?
À quoi sert la vitamine D
La vitamine D, en plus d’avoir une action modulatrice sur le système immunitaire, donc préventive contre le cancer, sert aussi à favoriser la densité osseuse et à faciliter l’absorption du calcium. C’est pourquoi il y en a dans plusieurs suppléments de calcium sur le marché. Elle est également utilisée par le corps pour différents métabolismes.
La vitamine D naturelle
Le corps fabrique de la vitamine D à l’aide du cholestérol (eh oui !), qui se fait ioniser par les rayons du soleil au niveau de la peau. Aussi peu que 20 minutes d’exposition au soleil trois fois par semaine permet au corps de fabriquer la vitamine D dont nous avons besoin. C’est pourtant simple, n’est-ce pas ?
L’équation
Alors, pourquoi la Société canadienne du cancer fait-elle la promotion de la vitamine D ? Pour la simple raison qu’elle met en garde les gens contre l’exposition au soleil ! Pour cet organisme, c’est le soleil qui est responsable du cancer de la peau. Comme elle supporte l’industrie des crèmes solaires, elle occulte le fait que l’augmentation des cancers de la peau pourrait avoir un lien direct avec l’augmentation des ventes de crèmes solaires. En effet, une hypothèse de plus en plus admise voudrait que ce soient les rayons solaires, en ionisant et modifiant les molécules chimiques des crèmes solaires sur la peau, qui soient responsables de ces types de cancers. Les radicaux libres ainsi produits endommageraient l’ADN des cellules de la peau.
De plus, une crème solaire avec un indice aussi peu élevé que huit empêcherait jusqu’à 95% la fabrication de vitamine D par la peau. Donc, la logique est là : on vend de la crème solaire qui favorise le cancer, puis on vend de la vitamine D qui protège du cancer. Créer le mal pour promouvoir une solution qui semble bonne pour la santé !
Un bémol toutefois. Avant de recommander de fortes doses de vitamine D, il faudrait vérifier la quantité prise ou fabriquée par chaque individu. Exposition au soleil, supplément de calcium et de vitamine D, gros buveur de lait (avec vitamine D), apport alimentaire (poisson, certains végétaux, etc.). Le risque ? Trop de vitamine D fait calcifier les tissus mous, causant des douleurs dans les muscles et les articulations et pouvant augmenter les plaquettes sanguines (sang trop épais). Et si en plus la personne prend du Fosamax, un médicament prescrit contre l’ostéoporose, eh bien, on calcifie à tour de bras !
Ne soyez pas trop inquiets. Je suis convaincu que prochainement, la Société canadienne du Cancer va nous proposer un autre médicament pour contrer ces effets secondaires indésirables.
Solutions alternatives
La meilleure chose à faire, est encore de s’exposer au soleil. Si cela fait longtemps que vous ne l’avez fait, commencez doucement, vingt minutes avant 11 : 00 le matin ou après 15 : 00. Graduellement, votre peau va produire de la mélanine, le pigment foncé protecteur contre le soleil excessif et vous pourrez vous exposer de plus en plus sans danger.
Si vous croyez que votre condition pourrait nécessiter plus de vitamine D, consultez un naturopathe membre de l’ANAQ qui possède lest connaissances nécessaires pour bien vous conseiller. Soyez vigilants, car bientôt, si ce n’est déjà fait, on va vous suggérer d’aller au salon de bronzage pour fabriquer votre vitamine D. ALLEZ, DEHORS !
Michel Le Comte ND.A.- naturopathes – InfoNaturel.ca - produits naturels - Le 25 septembre 2008
Références
1 Lamprecht SA, Lipkin M. Cellular mechanisms of calcium and vitamin D in the inhibition of rectal carcinogenesis. Ann N Y Acad Sci 2001 Dec;952:73-87.
2 Malabanan AO, Holick MF. Vitamin D and bone health in postmenopausal women. J Womens Health (Larchmt). 2003 Mar;12(2):151-6. Review.
3 Giovannucci E. The epidemiology of vitamin D and cancer incidence and mortality: a review (United States). Cancer Causes Control. 2005 Mar;16(2):83-95. Review.
4 Gorham ED, Garland CF, et al. Vitamin D and prevention of colorectal cancer. J Steroid Biochem Mol Biol. 2005 Oct;97(1-2):179-94.
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