jeudi 20 mars 2008

Hydrothérapie ou balnéation au naturel

 

Par Bertrand Huchot ND.A.

C’est au 19e siècle que l’hydrothérapie a acquis ses lettres de noblesse. Avec l’alimentation et l’exercice, elle est considérée par P.V. Marchesseau, père fondateur de la naturopathie, comme une des trois techniques naturopathiques de base. Ces techniques visent à restaurer la force vitale du corps, car c’est elle qui générera l’autoguérison du corps.

L’usage tant hygiénique que thérapeutique de l’eau remonte cependant à loin et se retrouve aussi bien dans le traitement de lésions superficielles qu’internes.

Élément aussi indispensable à la vie que l’air, l’eau, en plus de faire pousser nos récoltes et nous offrir de l’énergie, coule aussi en nous.

L’usage traditionnel de l’eau est bien connu dans les pays nordiques, où un échauffement en sauna suivi d’un bain d’eau glacée (voire d’un « bain » de neige) est régulièrement pratiqué.

L’hydrothérapie aussi appelée balnéation a de multiples formes et souvent de protocoles bien précis à suivre pour obtenir des résultats optimaux et non aboutir à des effets non voulus.

Compresses, enveloppements, bains, bains de siège (immersion des hanches), douches rectale, écossaise au jet…), affusions, bains de nez, cure d’eau distillée sont autant d’usages possibles. Que ce soit en interne ou en externe, chaud, froid ou tiède, sur le corps dans son entier ou une zone locale, l’eau a toujours son utilité!

Le principe de dérivation est très utilisé : la chaleur va attirer le sang. Très utile pour soulager une zone congestionnée, comme dans le cas de certaines migraines par exemple, un bain chaud sera très efficace.

Travailler sur une zone locale peut avoir un effet sur l’organisme dans son entier.

La douche rectale purifiera le sang et pourra s’appliquer en cas d’acné, d’obésité…

Les bains vertébraux de Sharma (15 minutes) feront merveille en cas d’insomnie, mais les bains de sièges froids au coucher ou bains de pieds alternés chaud-froid seront très aidant aussi.

Une certaine prudence sera de mise. Les personnes jeunes, âgées, obèses ou affaiblies n’ont pas la capacité de supporter des traitements intenses.

Le chaud sera toujours appliqué avant le froid et de préférence avant les repas.

C’est principalement la capacité d’absorber et de libérer de grandes quantités de chaleur qui rend l’utilisation de l’eau si intéressante et performante. La circulation de l’organisme en sera très influencée.

La durée des applications aura un effet différent : eau chaude pendant moins de 5 minutes ou eau froide pendant moins d’une minute auront un effet stimulant sur la circulation (vous avez certainement déjà frotté vos mains avec de la neige pour vous en rendre compte!). À l’inverse, eau chaude pendant plus de 5 minutes et eau froide pendant plus d’une minute auront un effet déprimant sur celle-ci.

L’application générale extérieure va ainsi remuer les liquides corporels qui passeront plus souvent pas les émonctoires et seront mieux filtrés et nettoyés. L’organisme y gagnera tant sur le plan physiologique que psychologique.

Nombres de pathologies seront améliorées : arthrite et arthrose, asthme, amygdalite, bronchite, maladies cardiovasculaires, hémorroïdes etc.

Les cultures amérindiennes connaissent aussi les bienfaits de l’eau. Utilisée comme une purification tant corporelle que spirituelle, la tente de sudation où l’élément Eau est primordial est avant tout une cérémonie. De même, Ghandi en Inde accordait énormément d’importance au rôle de l’eau dans la santé.

Peut-être serait-il bon que nous nous en inspirions afin de prendre plus conscience des bienfaits qui nous entourent et savoir les reconnaître à leur juste valeur. Et pourquoi pas en profiter pour retrouver un peu du sacré qui manque à nos sociétés. Il ne s’agit que très certainement d’un « oubli » dans nos mémoires, car sans remonter à des cultures millénaires, un dicton finlandais conseille de « rentrer dans un sauna comme on rentre dans une église »…Tout un message…

 

Bertrand Huchot ND.A. – InfoNaturel.ca
Le 20 mars 2008

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