dimanche 21 septembre 2008

L’HYPOTHYROÏDIE..... pas aussi simple qu’on le voudrait!!

Par Christiane Gendron, ND.A.

Sous la gouverne de l’hypophyse « le chef d’orchestre », la thyroïde, le pancréas, les surrénales, les ovaires (ou les testicules) font partie de notre « orchestre symphonique glandulaire ». L’influence de la thyroïde sur l’organisme est importante car c’est elle qui régule l’ensemble de notre métabolisme : la température du corps, le rythme cardiaque, la vitesse à laquelle les aliments sont transformés en énergie.

La thyroïde produit une hormone, la thyroxine ou T4. Si le taux sanguin de thyroxine est trop bas, l’hypophyse augmentera sa sécrétion de TSH, une hormone qui stimule le fonctionnement de la thyroïde. Une hypothyroïdie est médicalement diagnostiquée lorsque le taux de TSH est élevé et que la quantité de T4 demeure bas.

Il faut être dans un bureau de naturopathe pour constater que ce type de problème se répand comme un feu de savane chez les femmes à la période de la ménopause. En Amérique, on estime que plus de 5 millions de personnes en sont atteintes et que 90% de ces personnes sont des femmes.

Les symptômes associés à une hypothyroïdie se reconnaissent par de la fatigue et une sensation de frilosité anormale. Selon l’importance du problème, on constatera aussi un gain de poids inexpliqué, une perte de cheveux, de la constipation, de la dépression, des douleurs menstruelles, des problèmes de fertilité, souvent une élévation du taux de cholestérol, parfois un écoulement de lait des seins, des crampes accompagnées de faiblesse musculaire, etc.

En isolant le problème, le médecin prescrit une hormone thyroïdienne de synthèse, dont le dosage sera ajusté en fonction de la normalisation des taux de TSH et de T4 dans le sang.

Si nous revenons à notre « orchestre symphonique glandulaire » et regardons le problème dans son ensemble, nous nous apercevons que :

· lorsque le taux de cortisol (hormone surrénalienne de stress) augmente dans le sang, il y a une diminution du fonctionnement de la thyroïde;

· la thyroïde émet beaucoup de T4 mais très peu de T3 (forme active de l’hormone); cette activation relève du foie et un manque d’activation de cette hormone peut aussi mener à l’hypothyroïdie;

· les œstrogènes ralentissent la thyroïde tandis que la progestérone l’active; le bon équilibre de ces deux hormones est donc crucial (surtout en périménopause);

· la production de thyroxine (T4) demande des nutriments précis : un acide aminé appelé tyrosine, de l’iode, du zinc, du sélénium, des vitamines E et A. Une carence de ces nutriments peut amener un ralentissement de la fonction de la thyroïde;

· le fluor (pâte dentifrice) et le chlore (eau du robinet) peuvent prendre la place de l’iode sur les récepteurs de la thyroïde et contribuer à l’hypothyroïdie.

Certains aliments, surtout s’ils sont consommés crus et en grande quantité, peuvent avoir un effet goitrogène, c’est-à-dire qui nuit à l’utilisation de l’iode par la thyroïde. Il s’agit des légumes de la famille des crucifères : chou de toutes les sortes et de toutes les couleurs, chou de Bruxelles, brocoli, Kale, ainsi que le rutabaga, les pêches, les épinards, le millet, les arachides, les noix de pin et le soya. Bien que des études soient contradictoires à ce sujet, il semblerait que la cuisson abolirait ou réduirait l’effet goitrogène de ces aliments et qu’un apport d’algues quotidien le contrebalancerait.

Le soya et les phyto-oestrogènes qu’il contient peuvent-ils accentuer le ralentissement de la glande thyroïde?

Tout d’abord, il faut savoir que les phyto-œstrogènes sont mille fois moins puissants que les oestrogènes eux-mêmes. Ils viennent saturer les récepteurs oestrogéniques à la surface des cellules, n’ont pas le rôle physiologique des œstrogènes et ne peuvent donc pas contribuer directement au ralentissement de la thyroïde. D’ailleurs, les études sur les phyto-oestrogènes et leurs effets délétères ont toujours été effectuées à partir de phyto-oestrogènes isolés et concentrés, des isoflavones en capsules et non pas avec des aliments.

Au contraire, les études épidémiologiques concernant l’alimentation des femmes asiatiques ont confirmé et reconfirmé l’effet protecteur de la consommation de soya. Un apport alimentaire de 60 mg d’isoflavones par jour correspond à l’alimentation asiatique. Un verre de lait de soya ne contient que 20 à 35 mg d’isoflavones et un bloc de tofu de 115 gr n’en fournit que 53. On n’a donc rien à craindre de la consommation de cette catégorie d’aliment en quantité modérée.

Si vous souffrez d’un problème d’hypothyroïdie, il vous est conseillé de :

· faire évaluer tous les éléments de « l’orchestre symphonique glandulaire » qui peuvent avoir une influence sur la fonction thyroïdienne;

· prendre les moyens pour rééquilibrer tous les métabolismes impliqués;

· porter une attention particulière à votre alimentation afin de minimiser l’effet goitrogène de certains aliments et vous assurer d’un apport suffisant des éléments nécessaires au bon fonctionnement de la thyroïde.

Le naturopathe demeure la personne toute indiquée pour vous guider dans votre démarche de santé.

 

Christiane Gendron ND.A.- Membre de l’Association des naturopathes agréés du Québec – InfoNaturel.ca - produits naturels - Le 21 septembre 2008

 

Membre de l’Association des naturopathes agréés du Québec, Source : Association des naturopathes agréés du Québec, www.anaq.ca, http://www.anaq.ca/articles/Hypothyroidie.pdf

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