Par Mario Chaput ND.A.
L’angiogenèse est un processus d’élaboration de vaisseaux sanguins nouveaux qui permettent « l’alimentation » et le développement des tumeurs. Différentes substances sont étudiées pour leur potentiel de stimulation indésirable de l’angiogenèse, ou encore pour leur potentiel d’inhibition de celle-ci. D’une façon générale, les substances capables d’inhiber (empêcher) l’angiogenèse permettent de mettre un frein au développement des tumeurs et de leur capacité de métastaser (produire des tumeurs à distance). Plusieurs cancers sont alors freinés dans leur développement. L’angiogenèse est également un processus permettant la progression de bons nombres de maladies auto-immunes et inflammatoires (psoriasis et arthrite rhumatoïde, par exemple).
La vitamine D3 qui enlève la palme, côté publicité, depuis quelques mois, est l’une de ces substances naturelles capable d’inhiber l’angiogenèse. Avec la phobie des rayons UV et les trous dans la couche d’ozone, la capacité de notre peau à fabriquer la vitamine D à partir du cholestérol, que l’on s’efforce également de réduire au maximum, se trouve, trop souvent, compromise.
Un apport supplémentaire en vitamine D3 (la forme la plus active) n’est donc plus un luxe pour les personnes qui doivent éviter le soleil et conserver leur cholestérol bas. Les cellules du sein, de la prostate, du colon et de plusieurs autres organes possèdent des récepteurs qui les rendent « réceptives » à un apport accru en vitamine D3. Celle-ci permet de régulariser la croissance et la différenciation cellulaire au sein de ces organes. Le manque de différenciation cellulaire caractérise également le développement des cellules cancéreuses. C’est en partie ce manque de différenciation qui permet aux cellules cancéreuses de « voyager » et de s’établir (métastases) dans des organes variés, échappant du même coup aux systèmes de régularisation naturels de l’organisme sain. La vitamine D3 est également utile dans la régularisation de l’activité de certaines enzymes qui peuvent affaiblir le collagène (protéine assurant la résistance des tissus) et ainsi favoriser la progression du cancer (facilité à métastaser).
Des études chez l’animal démontrent la réduction des métastases dans plusieurs modèles animaux de cancers humains, avec l’utilisation de vitamine D. La vitamine D est également une substance naturelle qui favorise l’apoptose (suicide cellulaire) des cellules cancéreuses. La recherche se concentre également sur les substances capables de provoquer l’apoptose des cellules cancéreuses qui se développent en « oubliant de mourir ».
La vitamine D3 possède ainsi plusieurs modes d’action lui permettant de « postuler » au sein de l’arsenal des substances naturelles les plus actives afin d’enrayer le développement de nombreux cancers. Il ne faut pas, par conséquent, s’étonner de tout l’intérêt médiatique et scientifique porté à celle-ci. Son faible coût la rend encore plus précieuse. La vitamine D3 partage plusieurs modes d’action communs à ceux des polyphénols. Rappelons que c’est l’intérêt porté au thé vert et à ses polyphénols, dans les dernières décennies, qui est responsable de cette reconnaissance des bienfaits des polyphénols par la science et de l’industrie alimentaire. Maintenant on peut se procurer des jus, des thés, des yogourts et plusieurs autres aliments enrichis en polyphénols et « clamant » sur leurs étiquettes qu’ils permettent de réduire les risques d’apparition du cancer ou des maladies cardiovasculaires.
Il reste à établir officiellement les dosages thérapeutiques de vitamine D pour ces différentes maladies. Nous n’en sommes pas là. Mais mentionnons que pour l’instant un apport quotidien de 400 U.I., sous forme de vitamine D3, n’est vraiment pas un luxe chez les adultes voulant réduire les risques. On utilise déjà des doses plus élevées sur une base régulière, et ce, de façon sécuritaire, dans le traitement l’ostéoporose, où 800 à 1 000 U.I. sont souvent utilisées… Les personnes consommant déjà des médicaments, les femmes enceintes, de même que les enfants doivent cependant consulter un(e) professionnel(e) de la santé avant d’utiliser des produits de santé naturels.
Mario Chaput ND.A. – InfoNaturel.ca
Le 30 avril 2008
Réf : Bernardi J. Ronald et coll. Antiproliferative Effects of D3 and vitamin D Analogs on Tumor-Derived Endothelial Cells. Endocrinology Vol. 143, #7 p. 2508-2514.
Mantell D. J. et coll. D3 Inhibits Angiogenesis In Vitro and In Vivo. Circulation Research. 2000. #87 p.214.
Boik John. Cancer and Natural Medicine. Oregon Medical Press. Minnesota. 1996
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire