mercredi 27 février 2008

HUILES ESSENTIELLES (HE) 1ière partie

 

huiles essentielles naturelle

Par : Nathalie Trudeau ND.A.

1ère partie

Ce sont de petits bijoux méconnus et souvent utilisés à des fins cosmétiques ou encore pour remplacer les odeurs nauséabondes… pourtant elles peuvent faire bien plus!

J’aimerais vous les faire découvrir et vous inciter à les utiliser de façon thérapeutique et sécuritaire dans votre quotidien.

Tout d’abord, qu’est ce qu’une huile essentielle?

C’est un liquide huileux qui provient principalement de la distillation à la vapeur d’eau de différentes parties des plantes tels que les sommités fleuries, les graines, les racines, l’écorce, les pétales et les feuilles incluant les épines des conifères.

Il existe aussi les zestes tels que la mandarine (Citrus reticulata), le pamplemousse (Citrus paradisii), la bergamote (Citrus bergamia) qui sont produits par « écrasement » des feuilles ou pelures et souvent utilisés comme désinfectant atmosphérique, textile. Pensons aux garderies !

Quelles peuvent être leurs utilités dans notre vie quotidienne?

Leurs principales forces c’est qu’elles sont toutes à la base anti-infectieuses (bactéricides, fongicides, virocides[1], immunomodulantes, etc.) et cela à des degrés divers selon le type d’huile essentielle (HE) et sans effets secondaires. Cette action anti-infectieuse à large spectre pourrait se comparer à celle des antibiotiques produits en laboratoire mais sans effets secondaires telles que les diarrhées…elles sont plutôt bifidogènes[2],. Donc, fort intéressantes lors des épidémies de grippes, de gastro-entérites, rhumes et autres !

Elles peuvent aussi être utilisées dans plusieurs autres conditions de « mal être » : les affections respiratoires (Cinnamomum camphora, Eucalyptus globulus et radiata), lors de mauvaise digestion (Mentha x piperata), lors de douleurs articulaires (Eucalyptus citriodora, Gaultherie procumbens), lors de sommeil agité, d’insomnie (Lavandula augustifolia), lors de déséquilibre du système nerveux et hormonal (surrénales : Picea mariana et Pinus sylvestris; ménopause : Salvia sclarea), etc. Ces petits bijoux peuvent aussi devenir des parfums pour rehausser l’estime de soi, nous aider à méditer ou juste parce que vous en aimez l’odeur ! Le bien-être est garant de la santé, ne l’oublions pas !

Je vous ai un peu démystifié ce qu’on pouvait faire avec les huiles essentielles. Cependant, il faut savoir qu’il existe différentes sortes d’HE avec des fonctions plus précises (Lavandula augustifolia plus calmante versus Mentha x piperata plus digestive) et aussi qu’il existe sur le marché diverses catégories…alors comment se sortir de ce fatras[3]? Voici quelques pistes.

Selon nos besoins, on trouve sur le marché trois catégories d’huiles essentielles (HE) :

1. HE de qualité industrielle standard

Ce sont des HE provenant d’espèces de plantes botaniquement non certifiées (mélangées avec plusieurs autres espèces), cultivées industriellement avec tout ce que cela implique (pesticides, insecticides). Elles sont distillées rapidement et incomplètement, souvent allongées avec l'ajout d'huile végétale et reconstituées par l'ajout d'huile essentielle qui aurait dû être présente (non présente car le fabricant cesse plus tôt la distillation, moins de 30 minutes). À proscrire pour l’usage thérapeutique et leur emploi devrait se limiter à l’industrie de la parfumerie.

2. HE 100 % pures et 100 % naturelles

Plus rares que les précédentes, de qualité moyenne. Elles ne proviennent pas nécessairement d’espèces de plantes botaniquement certifiées (ils auraient mélangé plusieurs espèces) mais elles sont cultivées de façon biologique ou cueillies à l’état sauvage. La distillation reste quand même incomplète; le fabricant ne récupère pas toujours le totum.

Leurs usages à des fins thérapeutiques sont possibles, MAIS DÉCONSEILLÉS.

3. HE authentiques

Ce sont des huiles 100 % pures, 100 % naturelles et 100 % complètes qui rencontrent l’ensemble des six critères énoncés ci-dessous. Elles sont les plus actives côté thérapeutique et peuvent être ingérées. Eh oui, consommées! Elles sont rares et leur prix est forcément plus élevé.

Ce sont les seules qui devraient être utilisées sur le plan thérapeutique.

Donc, ce qu’on retient c’est que plus l’HE est « pure » et authentique plus ses propriétés thérapeutiques seront importantes.

Ce qui nous amène à comment choisir une bonne HE et quels en sont les critères de base.

Sur le flacon en verre de couleur ambrée ou bleu, vous devez trouver ces indications :

1. Mode de culture de la plante utilisée pour l’extraction :

Les plantes doivent provenir de culture à l’état sauvage ou biologique.

Cependant ces notions ne sont pas toujours inscrites sur le flacon; pour une meilleure assurance contacter le fabricant ou un naturopathe qui a lui même fait la démarche.

2. Spécification botanique : nom latin complet : genre et espèce

Le nom latin est préférable parce qu’il est universellement reconnu dans toutes les langues afin d’éviter des erreurs de noms communs ou vernaculaires.

ex : L’HE de Thuya occidentalis peut entraîner la mort et a été appelée à tort cèdre alors que le véritable cèdre dont le nom latin est Cedrus atlantica fournit une HE infiniment moins toxique.

3. Partie de la plante utilisée :

En raison des grandes variations que l’on observe dans la composition des HE extraites de parties différentes de la même plante, le nom latin ne suffit pas; il faut également savoir quelle partie de la plante a été distillée (fleurs ou feuilles ou écorce ou racines ou fruit).

Exemple :

Cinnamomum verum (Cannelle de Ceylan) :

Racine : bornéone—neurotoxique

Feuilles : eugénol—puissant anti-infectieux

Écorce : cinnamaldéhyde—aphrodisiaque

4. Chémotype ou spécificité chimique :

Représente les principales composantes ou types de molécules chimiques qui prédominent dans l’HE (cités ci-haut : bonéone, eugénol, etc.) et qui lui confèrent ses caractéristiques thérapeutiques particulières. Ainsi, en ayant identifié les molécules actives il sera d’autant plus facile d’orienter notre choix : est-ce un problème inflammatoire, une infection, un problème de digestion, une grippe, des champignons, etc?

Exemple : Eucalyptus citriodora—citronellal (aldéyde terpénique)—anti-inflammatoire très puissant, calmant et antalgique.

Mentha x piperata: menthol (monoterpénol)—immunostimulant, anti-infectieux, antalgique, aide la digestion.

Cinnamomum camphora—1,8 cinéole-pinène—(oxyde)—expectorant.

5. Méthodes d’extraction utilisées, souvent non inscrites mais on peut s’informer auprès du fabricant.

L’expression mécanique ou écrasement est utilisée pour les zestes d'agrumes et la distillation à la vapeur d’eau pour les autres parties de la plante.

6. Contrôle de qualité du produit final

Se traduit par un numéro de lot sur la bouteille à partir duquel on peut obtenir plus d’information sur l’HE : types et concentration de ses diverses molécules chimiques (chromatogramme). Le soin thérapeutique est ainsi plus précisément orienté.

Tous ces critères ne sont pas nécessairement inscrits sur le flacon.

L'utilisateur ou encore le praticien doit, par lui-même, toujours s'assurer que l’HE rencontre au moins les quatre premiers et surtout le sixième qui devient primordial pour l’aromathérapeute car il peut obtenir le chromatogramme. Le chromatogramme est un document objectif dans lequel on trouve le contenu exact, type et concentration des molécules chimiques de l'HE.

Ainsi on s’assure que l’HE entre ses mains n’est pas rectifiée et que la distillation a été effectuée jusqu’au bout. Pour monsieur et madame Tout‑le‑monde ce numéro de lot sera une indication que la compagnie est sérieuse dans la production de ce produit.

À suivre (voir 2ième partie)

 

[1] Antiviral

[2] N’entraîne pas la destruction de la flore intestinale

[3] Fouillis

 

Nathalie Trudeau ND.A. – InfoNaturel.ca
Le 27 février 2008

 

 

Bibliographie

Livres: L’aromathérapie exactement, Franchomme, L’aromathérapie, Dominique Baudoux,  Librairie Biosfaire, 4571, rue St-Denis, Montréal, 514-985-2467


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