Par Jonathan Léger Raymond, Hta
Un défi majeur de notre époque est de faire face aux multiples sources de stress tout en étant capable de récupérer sereinement le temps venu. L’ashwagandha est une plante médicinale que l’on retrouve abondamment dans le sous-continent indien et que l’Ayurvéda, médecine traditionnelle indienne, nous a fait connaître. Désormais, nous retrouvons cette plante sur les tablettes de nos magasins de produits naturels sous forme de racine entière, en poudre, en capsule ou en extrait liquide.
De la famille des solanacées, comme la patate, l’aubergine et la tomate, l’ashwagandha se présente sous forme d’un buisson atteignant les 1,5m de haut et qui porte des fleurs jaunes et des fruits rouges, semblables à des baies. Bien que l’ensemble de la plante soit utilisable, c’est principalement les racines qui sont utilisées.
Améliorer notre capacité d’adaptation
L’ashwagandha, Withania somnifera de son nom latin, fait partie d’une catégorie de plante que l’on appelle adaptogènes. Les adaptogènes sont particulièrement efficaces pour récupérer notre énergie vitale et calmer notre anxiété face aux épreuves de la vie. Tout adaptogène digne de ce nom agit principalement sur deux axes : le système nerveux et les glandes surrénales.
Les surrénales, situées au-dessus des reins, sont sollicitées par les mécanismes biologiques de gestion du stress et leur épuisement coïncide avec ce que l’on appelle communément l’épuisement professionnel ou « burn out ». Les racines de l’ashwagandha contiennent notamment des composants stéroïdiens qui augmentent la résistance au stress. (1) Cette plante démontre une capacité à réduire le taux de cortisol sanguin, ce qui reflète une meilleure gestion du stress et de l’épuisement par l‘organisme. (2)
Fortifier le système nerveux
Son effet tonifiant et équilibrant sur le système nerveux se traduit par un meilleur sommeil après quelques jours ou semaines de traitement, d’où la seconde moitié de son nom latin somnifera. En revanche, l’aswagandha n’est pas un somnifère comme tel : ses effets agissent de façon progressive et durable, traitant ainsi la cause de l’insomnie à sa source plutôt que de fournir un effet calmant ou sédatif temporaire. Les effets adaptogènes de l’ashwagandha et sa capacité à calmer l’anxiété engendrent un impact positif et progressivement bénéfique sur les fonctions cérébrales et le sommeil.
Tonique sexuel
Dans la littérature ayurvédique, l’ashwagandha a surtout la réputation d’améliorer la vigueur et la capacité de récupération sexuelle chez les hommes. En réalité, on peut utiliser efficacement cette plante pour les hommes et les femmes sans discrimination : l’association avec les hommes provient surtout du fait que l’ashwagandha favorise une énergie réchauffante dite « masculine » et qu’il augmente davantage la libido que sa contrepartie « féminine » et refroidissante, le shatavari, Asparagus racemosus en latin. (3)
Les alcaloïdes et les withanoloïdes de l’ashwagandha ont la capacité de fortifier les fonctions sexuelles et de favoriser la longévité. Tonique sexuel et non pas stimulant, l’ashwagandha aide le corps à générer une énergie ancrée et stable qui aide à retarder l’éjaculation précoce tout en facilitant l’érection. (4) Contribuant à la consolidation des tissus et des organes, l’ashwagandha fait partie des plantes considérées comme régénératrices (rasayana) en Ayurvéda.
Quelques bénéfices supplémentaires
Lors d’une étude scientifique, on a administré de la racine d’ashwagandha à des patients diabétiques et à d’autres ayant un taux de cholestérol élevé. On a alors dénoté dans le sang une diminution significative des taux de triglycérides, de cholestérols LDL et VLDL, de glucose ainsi qu’une augmentation du volume d’urine. (5)
De plus, selon le Dr. Balch, des études sur les animaux ont démontré que les stéroïdes naturels contenus dans l’ashwagandha seraient plus efficaces pour mitiger l’inflammation que le traitement avec les stéroïdes synthétiques de l’hydrocortisone. (Balch p.26)
Comment le consommer
Les modes d’utilisations et les dosages recommandés varient énormément selon les besoins et les avis sur la question. En Occident, les dosages des capsules et des extraits d’alcool (teintures) sont généralement très inférieurs aux quantités suggérées dans les textes ayurvédiques. Dans tous les cas, il faut savoir que l’ashwagandha, étant une plante tonique et adaptogène, nécessite une consommation régulière sur plusieurs semaines, voir quelques mois, pour prodiguer tous les effets voulus et déployer son plein potentiel curatif.
La meilleure façon d’extraire les principes de cette plante est grâce aux extraits aqueux. Ainsi, la décoction est favorisée en Ayurvéda : selon la concentration désirée, il s’agit de faire bouillir entre 5g et 15g de la racine dans 1L d’eau jusqu’à ce que le volume d’eau soit réduit à 250mL ou 500mL. On le consomme ensuite en deux doses quotidienne, préférablement entre les repas.
L’Ayurvéda recommande d’utiliser un volume de lait équivalent à la dose que l’on veut obtenir au final, à la place d’une partie de l’eau, soit entre 250 et 500mL dans cette recette. Étant donné la qualité actuelle des produits laitiers, on peut aisément remplacer le lait de vache par un lait végétal comme le lait d’amande ou le lait d’avoine, par exemple. On suggère aussi d’ajouter des épices en quantité modérée comme la cannelle, la cardamome, le fenouil, le gingembre, un peu de clou de girofle et du miel au moment de servir afin de rendre le breuvage plus savoureux. À vous de peaufiner une recette à votre goût pour rendre l’expérience plus agréable.
Enfin, il existe aussi d’autres modes d’utilisation valables pour l’ashwagandha tel les capsules, les sirops (souvent fait à partir d’une décoction concentrée), la poudre, que l’on ingère dans la nourriture ou les breuvages ainsi que les teintures d’alcool, bien que des dosages élevés soient nécessaires pour rendre cette dernière méthode efficace.
Contre-indications
En guise de précaution générale, il est conseillé d’éviter de combiner l’ashwagandha avec médicaments prescrits pour l’anxiété, l’insomnie ou l’épilepsie. L’ashwagandha pourrait aussi augmenter l’effet sédatif des barbituriques. (6) Selon mon expérience personnelle, il est préférable de ne pas boire de café une à deux heures avant ou après avoir consommé de l’ashwagandha, ayant ressenti quelques palpitations cardiaques dans ces conditions, bien que cela reste à vérifier.
Jonathan Léger Raymond, Hta | Consultez mon site web | Préservez votre énergie avec l’Ashwagandha
Le 23 avril 2014 | Consultez mon profil
Références :
(2) Dr. Balch, Phyllis A., Prescription for Herbal Healing, Avery, New York, 2002, p. 26.
(3) Kuppurajan et al., Effects of Ashwagandha (Withania somnifera dund.) on the Process of Aging in Human Volunteers, 1980.
(4) Winston, David et Maimes Steven, Adaptogens, Healing Art Press, Rochester, Vermont, 2007, 324 p.
p. 139.
(5) Andallu et Radhika. Hypoglycemic, Diuretic and Hypocholesterolemic Effect of Winter Cherry (Withania somnifera) Root, 2000.
(6) Brinker, Francis, N.D. Herbal Contraindications and Drug Interactions, Eclectic Medical Publications, Sandy, Oregon, 2010. p. 42.
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