mardi 26 janvier 2010

Prévention du cancer du sein, à votre portée

Par Sylvie Rousseau, naturopathe, ND.A.cancer du sein

La peur de développer un cancer du sein est devenue une réalité incontournable à laquelle les femmes de tout âge doivent faire face aujourd'hui. Considérant que ce type de cancer qui touche une femme sur trois, est un des plus meurtriers à l'heure actuelle, on comprend que c'est une peur tout à fait justifiée.

De nombreux facteurs de risque ont été pointés du doigt dans le développement du cancer du sein notamment l'âge, le sexe, l'historique familial, le nombre de grossesses, l'âge des premières et des dernières menstruations, l'obésité, la sédentarité et la consommation d'alcool et de cigarette. De plus, un niveau élevé d'œstrogènes dans l'organisme ou encore l'exposition à des œstrogènes environnementaux toxiques nommés xénoestrogènes, que l'on retrouve dans les plastiques et les pesticides, et l'utilisation d'œstrogènes de substitution lors de la ménopause figurent au haut de la liste des facteurs de risque pour le cancer du sein.

Le syndrome métabolique

Un des facteurs de risque trop souvent occulté semble venir de la diète elle-même en provoquant un problème interne connu sous le nom de résistance à l'insuline ou syndrome métabolique. Un expert reconnu dans le domaine de la nutrition et de la médecine fonctionnelle, Dr Jeffrey S. Bland Ph. D. affirme à ce sujet: « Quand le niveau d’insuline dans le sang augmente de façon significative, cela apporte une incidence sur l’expression des gènes, altère le fonctionnement cellulaire et accélère le vieillissement ».

Les cellules de notre corps ont besoin de glucose pour bien fonctionner. Mais le sucre ne peut entrer dans les cellules sans l’intermédiaire de l’insuline, une protéine sécrétée par le pancréas. L’hyperinsulinémie est une circulation excessive d’insuline dans le corps due à une trop grande consommation d’hydrates de carbone dans la diète, typiquement causée par une alimentation riche en sucre raffiné. La résistance à l'insuline s'installe lorsque les cellules deviennent insensibles à cette hormone et que plus d'insuline est produite par le pancréas dans un effort ultime d'abaisser le taux de glucose sanguin.

Le sucre, un combustible pour les cellules cancéreuses

Les études tendent à démontrer que les cellules cancéreuses ont un appétit disproportionné pour le sucre et que c'est celui-ci qui assure la survie des tumeurs. De plus, le sucre déprime le système immunitaire et permet ainsi la propagation du cancer.

Dans le cancer, on a observé qu'une situation d'hypoxie (environnement sans oxygène) s'installe. Ce phénomène prend place parce qu'un niveau élevé d'œstrogènes favorise l'inflammation, ralentit la circulation sanguine et diminue l'apport en oxygène aux cellules. Également, le développement chaotique des vaisseaux sanguins dans les tumeurs que l'on nomme angiogenèse, prive les cellules d'oxygène nécessaire pour leur fonctionnement normal.

Dans un environnement riche en oxygène (aérobique), le glucose est brûlé de façon optimale par les cellules et produit un maximum d'énergie utilisable et un minimum d'acide lactique.

Dans un environnement hypoxique, c'est le contraire qui se produit. Les cellules cancéreuses utilisent inefficacement le glucose, les forçant à en consommer de trois à cinq fois plus et à produire une quantité excessive d'acide lactique. Ce sera alors le cercle vicieux, car la production accrue d'acide lactique stimulera à son tour l'angiogenèse aggravant la propagation du cancer. Or, l'insuline joue un rôle fondamental dans la promotion de l'angiogenèse. En fait, cette hormone stimule la glycolyse et la prolifération des cellules cancéreuses. On retrouve régulièrement chez les cancéreux un taux d'insuline élevé dans les tests sanguins. L'obésité et le diabète de type II sont considérés, pour cette raison, comme un facteur de risque significatif non seulement dans le cancer du sein mais également dans toute une variété de cancers.

Une diète riche en gras, responsable de la dominance en œstrogènes

Une diète riche en graisses saturées augmentera la formation de cellules adipeuses qui amplifiera la disponibilité des œstrogènes dans l'organisme de différentes façons :

1. Les cellules adipeuses sont une source de production d'œstrogènes chez la femme ménopausée. il existe un lien entre l'augmentation des cellules graisseuses, la dominance en œstrogènes et le taux de survie chez les patientes atteintes de cancer.

2. L'obésité et le problème de résistance à l'insuline peuvent diminuer le niveau de SHBG (sex hormone binding globuline), la protéine liant les œstrogènes dans le corps, et augmenter le risque de cancer du sein. Un niveau approprié de SHBG limite la prolifération des cellules cancéreuses et joue un rôle anti-œstrogène.

3. L'obésité altère le fonctionnement du foie dans la gestion des hormones provoquant une rétention des œstrogènes carcinogènes dans l'organisme. Une diète riche en graisses saturées amplifiera le problème en réduisant l'excrétion des œstrogènes dans les selles.

Dans la vie de tous les jours

Il est possible de prévenir le cancer du sein par vos gestes quotidiens. D'une part, limiter la consommation de sucres raffinés et de graisses saturées et consommer des aliments riches en fibres dont les fruits et les légumes, des protéines végétales et des légumineuses auront un effet protecteur à long terme. De plus, certaines substances naturelles ont démontré leur efficacité à réduire le niveau d'insuline dans le sang et ainsi réduire l'incidence du cancer. La vitamine C, par exemple, améliore l'utilisation de l'oxygène par les cellules et diminue la production de l'acide lactique dans les cellules cancéreuses. La consommation de curcuma et de bioflavonoïdes, un pigment contenu dans de nombreux végétaux, et la consommation d'aliments riches en Oméga-3 comme les poissons gras et les graines de lin, auront un impact anti-cancer en améliorant la réponse des cellules à l'insuline. N'hésitez pas à consulter un naturopathe qualifié pour vous aider à élaborer une stratégie anti-cancer.

 

InfoNaturel.ca le 26 janvier 2010

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