mercredi 1 octobre 2008

FLUORATION – PRISE DE POSITION

Par: Gilles Parent, ND.A.

En tant que naturopathe, membres de l’Association des diplômés en naturopathie du Québec, nous sommes très inquiets de la santé précaire des dents, non seulement des enfants, mais aussi des adultes du Québec. Nous considérons la santé des dents comme un important reflet de la santé globale d’un individu, de la qualité de son hygiène et de sa nutrition. Puisque la gestion de tous les facteurs influençant la santé est au coeur même de la pratique de la naturopathie, depuis longtemps nous analysons le rôle que jouent les différents éléments nutritifs, y compris tous les oligo-éléments, dans la santé. Nous sommes bien au fait du rôle du molybdène dans les oxydases, du sélénium dans le glutathion peroxydase, cet important enzyme antioxydant, ou dans la déiodinase, pour la transformation de la T4 en T3 ou du chrome dans le facteur de tolérance au glucose et aussi, mieux connus, ceux du zinc, du cuivre, ou du manganèse. Toutefois, nous ne connaissons aucun rôle enzymatique au fluorure (F-). En fait, presque tous les ouvrages de biochimie n’en rapportent que son rôle d’inhibiteur enzymatique, l’exemple le mieux connu étant son effet toxique sur l’aconitase dans le cycle de l’acide citrique, bloquant ainsi la production de l’énergie cellulaire.

Nous nous sommes longuement penché sur la question de l’utilité des fluorures dans la prévention de la carie dentaire, en contrepartie de sa très grande toxicité. Les livres de toxicologie nous apprennent que sa dose létale n’est que de 3 à 5 g pour un adulte et de 500 à 750 mg pour un enfant et qu’à 20 mg, un individu souffre de nausées.

Voici les constatations de notre analyse de la fluoration des eaux de consommation.

1er point

Le manque de rigueur scientifique des études qui ont servi à l’établissement de l’efficacité et de l’innocuité de la mesure :

1- Absence d’un index objectif de la carie dentaire

Il n’existe pas, comme l’écrivait Edouard Groth dans sa thèse1, d’index objectif de la carie dentaire. Il a été démontré que le diagnostic d’une carie varie grandement d’un examinateur à un autre et d’une fois à l’autre pour le même examinateur (+35 à -50 %). Ce fait peut invalider une recherche si elle n’est pas à double insu.

2- Faiblesse de la conception des modèles expérimentaux des études

Très peu d’études ont été faites à double insu, croisées et contrôlées. Puisque les recherches n’étaient pas à double insu, l’objectivité des examinateurs, même bien intentionnés, peut être mise en doute. Dans plusieurs études initiales, des modifications de la sélection des groupes ont été effectuées durant l’expérience, ce qui est contraire à un protocole scientifique.

3- Absence ou manque de contrôle des facteurs connus ou inconnus

Dans la plupart des études il n’y a peu ou pas eu de contrôles ni d’analyse des divers facteurs pouvant influencer les taux de carie dentaire, comme la composition minérale de l’eau, son pH, l’apport total de fluorure par mg/k/jour de toutes les sources, (l’alimentation, les habitudes d’hygiène comme le brossage des dents, le statut social et économique des sujets, les niveaux d’éducation et l’environnement par exemple : température d’une ville du Sud et d’une ville du Nord des États-Unis peuvent être comparées). Une analyse de ces facteurs devrait accompagner une étude.

La revue systématique de la littérature scientifique de McDonagh et al «Systematic review of water fluoridation»2 est très claire sur la piètre qualité scientifique des recherches antérieures à l’an 2000 et elle rejoint notre position :

Conclusion

« Given the level of interest surrounding the issue of public water fluoridation, it is surprising to find that little high quality research has been undertaken. As such, this review should provide both researchers and commissioners of research with an overview of the methodological limitations of previous research. »

2e point

L’efficacité peut être sérieusement mise en doute.

La réduction de 60 % de la carie dentaire par la fluoration n’a pas de fondement scientifique.

Une réduction de 15 à 25 % ?

Les recherches récentes aux modèles expérimentaux plus acceptables sur le plan méthodologique présentant, malgré tout, encore des faiblesses, évaluent la réduction de la carie dentaire chez les enfants entre 15 et 25 % 3-4-5au lieu de la prétendue réduction de la carie de 60 à 75 %. Déjà il y a là une disparité importante entre la prétention de l’efficacité et la réalité scientifique. Gray avertissait la profession dentaire de rectifier le tir déjà en 1987 en écrivant l’avis suivant dans le Journal de l’Association dentaire canadienne: « Other dentists have previously alerted the profession to changes in caries and fluoridation benefits. We should not allow outsiders to take the lead in acknowledging developments in a scientific process so close to our own profession. »

Plusieurs recherches encore plus récentes n’ont pas montré de réduction très significative. Par exemple, une étude provenant du National Institute of Public Health de la Suède n’a pas observé de réduction de la carie dentaire chez des adolescents suédois recevant quotidiennement des losanges de fluorures ou même des vernis au fluorure deux fois par année 6. Les résultats d’une autre recherche ont démontré que l’application de fluorure sur les dents d’une population de jeunes provenant de milieux défavorisés n’avait qu’un effet limité sur le nombre de caries 7. Les fluorures ne protègent pas contre l’érosion provoquée par les boissons gazeuses 8 consommées en grandes quantités dans les familles à revenus modestes.

La réduction du nombre de caries, si on lui accorde un effet bénéfique, serait insignifiante, car en moyenne les enfants ont trois ou quatre (3 à 4 ) caries, et 15 % ou 25 % de 3 ou 4 caries, ne fait

pas une bien grosse différence en économie de soins. Cette différence ne motive certainement pas l’investissement de l’équipement et de son fonctionnement pour fluorer l’eau.

3e point

En 2005, il est impossible de soutenir scientifiquement l’innocuité de la fluoration de l’eau.

Le premier symptôme d’une intoxication par les fluorures due à sa surexposition dans une population donnée est la fluorose dentaire.

L’abondance des publications scientifiques récentes sur le sujet est impressionnante Elles soulignent que les taux de fluorose dentaire, tant en fréquence qu’en gravité, ne cessent de s’accroître. L’incidence de la fluorose dentaire varie de 40 % à 75 % dans les villes fluorées et de 20 % à 40 % dans les villes non fluorées d’après l’étude du Dr David Locker 9, de l’Université de Toronto. La revue de McDonagh MS et al 10, de l’Université York et celle de Clark, 11 fournissent des chiffres semblables. La fluorose est devenue endémique en Amérique du Nord, non seulement à cause de la fluoration mais aussi dû à l’utilisation inconsidérée des produits d’hygiène de prophylaxie contre la carie, renfermant du fluorure 12 et de certains médicaments contenant des fluorures.

A Toronto, les taux de fluorose dentaire très légère, légère et modérée atteignent 69 % dont 13,2 % sont modérés. Une fluorose modérée est inacceptable sur le plan de l’esthétique13. Le problème était assez sérieux pour que les autorités de la ville décident de réduire la concentration en fluorure de l’eau recommandée depuis plus de 50 ans de 1,2 ppm à 0,8 ppm

Nous nous interrogeons sérieusement sur le fait que la Coalition de Montréal pour des dents en santé n’ait pas soulevé l’épineux problème de l’incidence élevée de la fluorose dentaire en octobre 2005, lors de sa conférence de presse à l’Hôpital pour enfants de Montréal.

Le cancer, les maladies congénitales et des réactions d’intolérance peuvent être reliés à la fluoration de l’eau.

Lors du procès Safe Water Foundation v. Houston, en 1982-1983, le juge Farris, se fondant sur la prépondérance de la preuve amenée par une quantité impressionnante d’experts scientifiques, porta ce jugement qui n’a jamais été remis en question :

« La fluoruration de l'eau par des moyens artificiels, tel qu’observé à la suite de la directive Nº 80-2530 de la ville de Houston, peut causer ou contribuer à causer le cancer, les maladies congénitales, peut provoquer des réactions d'intolérance vis-à-vis le produit et des réactions pathologiques dues à sa toxicité chronique incluant la fluorose dentaire chez l'homme ; ceci dit, la fluoruration artificielle de l'eau peut aggraver les maladies résultant de la malnutrition et d'autres maladies déjà existantes dans la population. De plus, la valeur de cette mesure pour prévenir la carie dentaire peut être mise en doute. » 14

La prophylaxie de la carie dentaire par les fluorures ne tient pas la route.

Le premier fondement de la théorie de la prophylaxie de la carie dentaire était l’incorporation des fluorures dans l’hydroxyapatite de l’émail de la dent pour former la fluoroapatite en donnant des suppléments de fluorures dès que possible, même durant la grossesse. Après vingt ans de recommandations soutenues par les pédiatres, l’utilisation des suppléments de fluorure durant la grossesse, comme substitution lorsque l’eau n’était pas fluorée, a été mise de côté en 1978, à la suite de la publication d’Aasenden et Peebles 15 parce qu’ils n’étaient pas efficaces et, sans doute, suite à leur association avec le mongolisme 16-17.

À partir de 1982, les pédiatres et les dentistes ont progressivement revu à la baisse les différents dosages de suppléments de fluorure, selon l’âge de l’enfant, pour finalement ne plus recommander de suppléments chez les enfants avant l’âge de 6 ans, à l’exception des cas graves de caries dentaires, à cause des taux extrêmement élevés de fluorose dentaire engendrés par cette mesure. Or, cette mesure de prévention de la carie, tant vantée pour son efficacité et son innocuité, était à la base de la prévention de la carie dentaire là où l’eau n’était pas fluorée.

Le taux de fluorure dans l’eau avait été fixé pour le Québec à 1,2 mg/ litre (ppm), concentration qui était théoriquement parfaite et sans risque de provoquer la fluorose. Ce taux est maintenant réduit à 0,7 /litre, bien que la loi n’ait pas encore été modifiée en ce sens18.

Autour des années 2000, la théorie systémique du mécanisme d’action des fluorures a été remplacée par la théorie topique. On a fait prendre des suppléments de fluorure aux enfants pendant près de 50 ans, sans fondement scientifique.

La variabilité de la consommation de l’eau.

Les quantités d’eau consommée quotidiennement directement ou indirectement chez un adulte, encore plus chez les enfants, montrent une disparité énorme entre ceux qui en boivent le plus ou le moins, faisant de la mesure une aberration scientifique quant au dosage thérapeutique. Si on tient le moindrement compte de l’apport de toutes les autres sources, et elles sont très nombreuses, beaucoup d’individus risquent de consommer des doses franchement et dangereusement excessives alors que, théoriquement, des individus n’auront même pas la dose requise déterminée par les tenants de la fluoration, pour être efficace, si efficacité il y avait. Il en vient à dire que prendre un médicament, ayant une concentration précise, à des doses variables sans ajustement selon l’âge, le poids, la maladie ou la fonction rénale du patient , est inacceptable en ce qui a trait à l’éthique professionnelle et à la science.19

L’individualité biochimique

Un autre principe que nous croyons fondamental en médecine est l’individualité biochimique. Nous ne croyons pas que tous les individus puissent être traités avec des doses identiques d’un médicament.

CONCLUSION

Pour tous ces motifs, et pour bien d’autres20 d’ailleurs que nous considérons comme étant de la plus haute importance sur le plan scientifique et de la santé publique, nous, de l’Association des diplômés en naturopathie du Québec, nous opposons à l’ajout de fluorures à l’eau.

 

Gilles Parent  ND.A.- naturopathes – InfoNaturel.ca - produits naturels - Le 1er octobre 2008

 

 

1. Groth, E. Two issues of Science and Public Policy: Air Pollution Control in the San Francisco Bay Area and Fluotidation of Community Water Supplies. University Microfilms, A Xerox Company, Ann Arbor, Michigan, 1973, 534 p.

2. McDonagh, M.S., Whiting, P.F., Wilson, P.M., Sutton, A.J., Chesnutt, I., Cooper, J., Misso, K., Bradley, M., Treasure, E. et J. Kleijnen. «Systematic review of water fluoridation», dans BMJ, 7octobre, vol. 321(7265), 2000, p. 855-859.

3. Locker, D. Avantages et risques liés à la fluoration de l’eau», Mise à jour du rapport en 1996 par le sous-comité fédéral-provincial sur l’eau potable. Direction de la santé publique du ministère de la Santé de l’Ontario. 1999.

4. McDonagh, M.S., Whiting, P.F., Wilson, P.M., Sutton, A.J., Chesnutt, I., Cooper, J., Misso, K., Bradley, M., Treasure, E. et J. Kleijnen. «Systematic review of water fluoridation», dans BMJ, 7octobre, vol. 321(7265), 2000, p. 855-859.

5. Gray, A.S. «Fluoridation, time for a new base line?» dans J. Canad Dent Assoc. vol. 53, n° 10, 1987, p.763-765.

6. Kallestal, C .«The effect of five years' implementation of caries-preventive methods in Swedish high-risk adolescents.» dans Caries Res., vol 39, n° 1, 2005, p.20-6.

7. Schuller A.A. et H. Kalsbeek. [«The effect of fluoride application in adolescents of lower socio-economic status»][Article en hollandais] dans Ned Tijdschr Tandheelkd, vol. 110, n° 10 :2003, p. 391-394.

8. Larden, M.J. et A. Richards. «Fluoride is unable to reduce dental erosion from soft drinks», dans Caries Res. vol 36, n° 1, 2002, p.75-80.

9. Locker, D. «Avantages et risques liés à la fluoration de l’eau», Mise à jour du rapport en 1996 par le sous-comité fédéral-provincial sur l’eau potable. Direction de la santé publique du ministère de la Santé de l’Ontario. 1999.

10. McDonagh, M.S., Whiting, P.F., Wilson, P.M., Sutton, A.J., Chesnutt, I., Cooper, J., Misso, K., Bradley, M., Treasure, E. et J. Kleijnen. «Systematic review of water fluoridation», dans BMJ, 7octobre, vol. 321(7265), 2000, p. 855-859.

11. Clark, D.C. «Trend in the prevalence of tooth fluorosis in Nortn Amarica.» dans Community Dent Oral Epidemio, vol. 22, n° 3, 1994, p.148-152.

12. Clark, D.C., Hann, H.J., Williamson, M.F. et J. Berkowitz. «Influence of exposure to

various fluoride technologies on the prevalence of dental fluorosis.» dans Community Dent Oral Epidemiol, vol. 22, n° 6, 1994, p. 461-464.

13. Leake, J. et al., «Has the level of tooth fluorosis among Toronto children have changed?» dans J Can Dent Assoc, vol 68, n° 1, 2002, p. 21-25.

14. Régistre du District Court of Texas du Harris County, 151st Judicial District, devant l’honorable Anthony Farris, Jugement de la Cour dans la cause Safe Water Foundation vs Cyty of Houston, n°80-52271, 661 S. W. 2d 190 at 192 Findings of Fact and Conclusions of Law (Constatations et jugement), 24 mai, 1982, pages 1-2

15. Aasenden, R. et T.C. Peebles. «Effects on fluoride supplementation from birth on human deciduous and permanent teeth.» dans Arch Oral Biol, vol. 19, 1974, p. 321-326.

16. Rapaport, I. «Nouvelles recherches sur le mongolisme. À propos du rôle pathogénique du fluor.» dans Bull Acad Nat Med (Paris), vol. 143, 1959, p. 367-370.

17. Rapaport, I.,. «Oligophrénie mongolienne et caries dentaires», dans Rev Stomatol, vol. 64, 1963, p. 207-218.

18. Groupe scientifique sur l’eau (2004), Fluorures, dans Fiches synthèse sur l’eau potable et la santé humaine, Institut national de la santé publique du Québec, 2004, 10 p.

19. Cohen, H. et D. Locker, «The science and ethics of water fluoridation», dans J Can Dent Assoc, vol. 67, no 10, 2001, p. 578-580.

20. Morin, P.-J., Graham J.R. et G. Parent, La fluoration : autopsie d’une erreur scientifique, Éditions Berger A.C., Eastman, QC, Canada, 2005, 315 p.

Source : Association des naturopathes agréés du Québec (ANAQ) www.anaq.ca http://www.anaq.ca/articles/Fluoration%20prise%20de%20position.pdf

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